mercredi 21 septembre 2016

Conversion, de Katherine Howe



Et pourquoi pas une bonne histoire de sorcières?!


Depuis, ma lecture "Un souffle de givre" de Alyxandra Harvey, je vous avez fait part d'une soudaine envie de sorcellerie. Je me rappelle encore très bien la saga "Femmes d'Autremonde" dans lequel il est question, entre autre, de femmes aux capacités exceptionnelles, et dont j'avais beaucoup apprécié la partie consacrée à Paige (cela me fait penser que je n'ai pas terminée cette série, encore une).

Bref, à sa sortie, ce titre m'a beaucoup attiré de part sa couverture (que voulez-vous je suis comme ça) et par son synopsis qui laissait sous-entendre comme une idée de possession... Pourtant, j'ai longtemps hésité avant de sauter dessus à l'occasion d'une énième balade à ma librairie. D'ailleurs, il me semble avoir entamé sa lecture quelques jours plus tard.

S'il est vrai que j'attendais davantage de cette histoire de "possession", la finalité de cette histoire m'a tout de même convaincue. Toutefois, je regrette souvent les explications "logiques" sur des cas étranges. Pourquoi ne peut-on pas parfois éviter de trouver une solution logique à certains évènements inexplicables ? Ne peut-on pas accepter de temps en temps que l'on puisse tirer des conclusions évidentes à toutes choses.

Enfin bref, mes récriminations ne doivent pas vous empêcher de découvrir cette histoire, si elle vous  fait envie, car l'auteure aborde un sujet très intéressant en faisant un parallèle, qui l'est tout autant, avec une autre histoire, celle du procès des Sorcières de Salem. Honnêtement, si je connais cette œuvre de nom, son contenu quant à lui m'était totalement inconnu. Du coup, j'ai trouvé que l'auteure avait eu une bonne idée d'insérer des pans de cette histoire à la sienne.

Les personnages, sont exploités comme il se doit, ni trop peu ni trop assez. J'entends par là que leur mise en scène est étudiée de façon à nous montrer juste ce qu'il faut, nous évitant un déluge de détails et informations inutiles. Et les différentes énigmes s'imbriquent parfaitement au fil directeur.

En somme, il ne s'agit peut-être pas d'un coup de cœur, mais je reconnais l'intelligence de l'auteure dans le maniement de son récit et de ses choix pertinents quant à sa thématique, même si j'aurai apprécié comme un voile de doute sur certains aspects de son histoire.

Depuis la disparition de la directrice, la vérité était une chose énorme, amorphe, incontrôlable et invisible. 
Une sorte de monstre qui rôdait dans les couloirs de St Joan, que tout le monde traquait mais que personne ne voyait.



Titre original: Conversion
Saga: /
Editeur: Albin Michel
Collection: /
Date de publication: 6 mai 2015
Nombre de pages: 467
Prix: 18€

lundi 19 septembre 2016

J'étais là, de Gayle Forman


Un roman signé "Gayle Forman", est comme une valeur sûre!

On ne peut pas dire que les thèmes abordés par Gayle Forman rentrent dans la catégorie "comédie romantique", toutefois un livre ne doit pas forcément me faire rire pour me plaire! Ce que j'aime avec un bon livre, entre autre, c'est sa capacité à m'émouvoir et me faire réagir quant à certains évènements.
Ainsi, on pourrait se demander pourquoi les histoires de Cat Clarke ne me font pas le même effet? Puisque cette dernière place également ses personnages dans des situations terribles, sans les épargner quand il s'agit de les confronter à la douleur.
Toutefois, la différence entre ces deux auteurs repose sur une vision un peu manichéenne. En effet, Gayle Forman restera davantage fixée sur le "bon côté" et la générosité de l'Homme, tandis que Cat Clarke y verra peut-être plus de la perversité.

Quand Gayle Forman offre une seconde chance à ses héros, Cat Clarke les condamne. Finalement, c'est cette lueur d'espoir et cette nostalgie que j'apprécie avec les œuvres de Gayle Forman, tout scenario dramatique soit-il.

En conséquence, vous l'aurez compris le point de départ de cette histoire est loin d'être léger, puisque nous apprenons la mort ou plutôt le suicide d'une jeune fille. Toutefois, au lieu de remonter le fil des évènements qui ont pu conduire cette dernière à commettre un tel acte, nous suivons le parcours de Cody, sa meilleure amie, qui va tenter de comprendre pourquoi, son amie a qui tout souriait, a-t-elle mis fin à ses jours, de son point de vue

Cette enquête est empreinte de douleurs, de remords et de nostalgie. Tour à tour, Cody va passer à travers différentes émotions pour tenter de se relever, pour aller de l'avant, avant d'essayer de se mettre à la place de Meg et comprendre ce qui a pu lui donner l'envie de se tuer.

La dépression, puisqu'il est clairement question de cette pathologie, est une maladie vicieuse, qui plonge les patients dans une solitude totale, malgré que certains bénéficient d'une famille, d'amis, de proches, prêts à les aider. Malheureusement, on peut souffrir de dépression sans le laisser paraitre. Dans certains cas les symptômes sont presque invisibles, ou à mettre sur le compte d'un petit "coup de mou", et pourtant il est indéniable que ces personnes souffrent.

L'auteure met en scène cette maladie à travers l'expérience de ses personnages, mais aussi tout ce qui gravite autour, et notamment le soutien, qu'il soit dans un sens comme dans l'autre.
Je ne voudrais pas trop m'étendre sur cet aspect puisqu'il tient une part importante dans l'histoire, mais si je savais que ce genre de communauté existait, le lire a été une épreuve.

Il me semble que "J'étais là" est le livre le plus sombre de Gayle Forman, le plus difficile à lire sans aucun doute, bien que "Si je reste" m'a fait versé quantité de larmes. Ici j'ai ressenti de la colère envers certaines pratiques que je ne peux accepter, pour moi cela pourrait se résumer à "tirer sur un homme à terre"!

Je vous recommande ce livre, que vous ayez 13, 15, 20, 40, 50 ou plus, juste pour ouvrir les yeux sur une maladie, oui sur une pathologie au même titre que n'importe quel virus ou bactérie, qui peut mettre votre système immunitaire en danger. Et pour que chacun puisse voir d'un autre œil les patients qui souffrent, seuls dans leur coin, ou entourés d'une famille. Les personnes souffrant de dépression ne sont pas forcément celles qui souffrent aussi de solitude.


Cléo

— J’imagine que ça peut passer pour dingue, en effet, je poursuis.
Je jette un coup d’œil en douce à Ben. Il fixe le feu.
— Non, objecte Richard. Tout le monde connaît ça. Tout le monde a ses mauvais jours, imagine en finir. Sais-tu pourquoi mon père qualifie le suicide de péché ? ajoute-t-il en désignant la maison du pouce.
— Parce que c’est un meurtre, je soupire. Parce que seul Dieu a le droit de décider quand ton moment est venu. Parce que voler une vie, c’est voler Dieu.
Je me contente de répéter comme un perroquet les horreurs que les gens ont sorties au sujet de Meg.
Richard secoue la tête, cependant.
— Non. Parce que c’est tuer l’espoir. C’est ça, le péché. Tout ce qui tue l’espoir en est un.

Titre original: I was here
Saga: /
Editeurs: Hachette Roman
Collection: /
Date de publication: 9 septembre 2015
Nombre de pages: 365
Prix: 17€