mardi 28 février 2012

Le ciel est partout, Jandy Nelson


" Je suis censée pleurer la mort de ma sœur, pas tomber amoureuse..."


Comme le dit la quatrième de couverture, ce livre est "un hymne à l'amour, à la vie, à la musique, à la nature et à l'écriture! " Après ça tout est dit... Toutefois, je me permet de vous en dire plus.

Le livre s'ouvre, les premiers mots apparaissent pour mettre en scène une tragédie, la mort d'une jeune fille, victime d'une défaillance cardiaque en pleine répétition théâtrale. Une jeune fille, Baileys, dont la vie est stoppée nette sans signe annonciateur, une perte que sa petite soeur, Lennie, n'accepte pas. 

A travers chaque mot griffonné tantôt sur un papier de bonbons, tantôt sur un gobelet écrasé, et éparpillé aux quatre vents, elle tente de garder sa sœur vivante et leur relation fusionnelle toujours intacte. Elle se rapproche vers tout ce que sa sœur à touché, porté, embrassé... 

On est touché par les souvenirs que Lennie garde de sa sœur, par l'amour qu'elles se portaient mutuellement, par leur complicité indéniable. Comment Lennie peut-elle encore faire les bons choix quand son mentor n'est plus là ?

Tout dans ce livre est atypique depuis sa forme jusqu'à son fond. Les chapitres commencent avec les messages écrits par Lennie, quelques bribes de conversations entre elle et sa sœur, des souvenirs couchés sur papier. 
La vie de famille est anti-conformiste également, une grand-mère qui a remplacé une mère en proie à la "bougeotte" et que l'on attend toujours, un oncle coureur dont les lubies sont toujours plus farfelues, une amie qui cherche derrière chaque garçon la réincarnation de Jean-Paul Sartre, le tout sous des allures de vie de bohème. 

Toutefois, malgré la tristesse qui découle de la mort de Baileys, Lennie va devoir faire face à ses responsabilités, accepter de grandir sans le soutien de sa sœur et à prendre les bonnes décisions, que se soit pour sa famille comme pour ses sentiments... 

Encore un livre où les émotions sont mises à mal, où la mort provoque un bouleversement insurmontable pour les personnages, mais qui finissent toujours par se tourner vers leurs proches pour sortir du cauchemar. Le modèle mis en avant est celui de la famille, qu'importe sa composition, car il ne suffit pas d'être parent pour l'être. 

Paru en mai 2010 aux Éditions Gallimard, collection Scripto, 332 pages, 11€

Merci Téry ! 

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