lundi 28 mai 2012

La fille de braises et de ronces - Tome 1, de Rae Carson

" _ Moi, sans cette pierre que je porte, je n'aurais rien accompli, je ne serais personne à l'heure qu'il est. 
Le Destin a jeté son dévolu sur moi parce que j'étais indigne de cette tâche. Parce que j'avais besoin d'un coup de pouce."

Lucero-Elisa de Riqueza n'est pas une princesse ordinaire puisqu'elle a été choisie pour accomplir un acte héroïque, en atteste le joyau accroché à son nombril et mieux connu sous le nom de Pierre Sacrée. Mais alors qu'une guerre menace d'envahir son pays, la jeune fille est en proie à une gloutonnerie infernale. En effet, elle se sent incapable de prendre son destin en main.
Toutefois, son avenir semble prendre une nouvelle tournure quand son père décide du jour au lendemain de la marier avec Alejandro de Vega souverain de Joya de Arena de vingt ans son aîné. 

Pourquoi ce livre ?
Ne nous berçons pas d'illusions ! J'ai opté pour cette lecture tout simplement car il s'agit de la Collection R, et après avoir dévoré La couleur de l'âme des anges, La sélection et tout récemment Night School, j'ai voulu connaître tout leur panel. Ajouter à cela une couverture très jolie, une héroïne atypique et je suis conquise. 

Mon avis : 
Coup de cœur or not Coup de cœur ?

Que mettent-ils dans leurs livres pour me pousser à les lire tous d'une traite ? Encore une fois, je me suis glissée dans la lecture avec facilité et sans vouloir la stopper. J'étais d'autant plus intriguée que le résumé classe ce livre en heroic fantasy une catégorie plutôt éloignée de ma zone de confort. Et pourtant, même si nous sommes loin du Seigneur des anneaux et de son style légendaire, je m'y suis plu dès le début.

D'entrée de jeu, deux détails ont attisé mon plaisir. Premièrement, il s'agit bien entendu de l'héroïne, ou plutôt du physique enveloppé d'Elisa, qui est loin de tout ce que l'on peut lire habituellement. Attention, je ne veux pas dire que j'ai une aversion envers les personnages filiformes, mais pour le coup, cela reflète un peu la réalité. On sort un peu du cadre et des lieux communs, et j'avoue que c'est agréable. 

Deuxième point, on entre tout de suite dans le vif de sujet, l'auteure nous a épargné de longues tirades pour mettre en place son décor et son intrigue en nous dévoilant dès le premier paragraphe le mariage précoce entre le roi de Joya de Arena et de la princesse d'Orovalle. Pas besoin de longs discours quand l'action peut la résumer en quelques lignes. Après tout les premières minutes d'un livre sont cruciales ! C'est elles qui lancent la lecture et notre soif de découvrir le monde dans lequel on veut nous plonger.

Résultat : défi relevé car dès les premières pages j'ai confié à mon partenaire ne pas vouloir refermer le livre. 

Sinon, passé les premiers moments, j'ai trouvé un style d'écriture très singulier avec l'utilisation des consonances hispaniques que j'ai fortement apprécié quant aux pays, aux noms des personnages et parfois de certaines coutumes, une originalité de plus !  Et comme en témoigne ma rapidité de lecture, l'écriture est très fluide. La répartition description, action, dialogue a été parfaitement quantifiée. Toutefois, je reconnais avoir eu une petite longueur vers la fin du livre quand la princesse revient dans sa patrie. 

J'ai également considérée avec enthousiasme tous les personnages (et pour un livre jeunesse il y en a ! ) qui gravitent autour de la princesse Elisa, dont on assiste de pages en pages à son évolution. La jeune fille boulimique et effacée laisse place petit à petit à une femme consciente de sa destinée et qui prend enfin du plomb dans la cervelle !
Autre bémol, un manque flagrant de détails quant à sa famille qui se résume à son Papà et sa sœur aînée, Adolia, d'autant plus dommage qu'il y a comme une petite animosité entre les deux filles dont on ne s'est pas vraiment si elle est fondée... Concernant Alejandro qui incarne le mari, je dirai qu'il est le genre de personnage facile à cerner mais, dans le genre bon bougre. Cela ne nous empêche pas de nous poser des questions quant au bien fondé de ses décisions et, de ce qu'il en est réellement de cette union. Et puis il y a Humberto, Cosmé, Belén, Yacain, Ximena... autant de personnages dont on ne sait jamais réellement ce qu'ils veulent et pensent, enfin jusqu'à la fin. Des personnages sur qui reposent toute l'histoire et qui donne ce côté heroic fantasy en nous plongeant au cœur même du conflit.

Une très jolie histoire qui comme vous l'aurez compris est un COUP DE CŒUR complet ! Toutefois, j'ai été très étonnée de lire qu'il s'agissait d'une trilogie et honnêtement, je ne vois pas en quoi cela est nécessaire. Les one shoot font-ils partis des légendes urbaines de nos jours ? 

Paru chez Robert Laffont, dans la collection R, en février 2012, 408 pages, 15,15€

17/20


mardi 22 mai 2012

Le livre perdu des Sortilèges - Tome 1, Deborah Harkness




Synopsis :

Diana Bishop est la dernière d’une longue lignée de sorcières, mais elle a renoncé depuis longtemps à son héritage familial pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu’au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : l’Ashmole 782. Elle ignore alors qu’elle vient de réveiller un ancien et terrible secret, et que tous – démons, sorcières et vampires – le convoitent ardemment. Parmi eux, Matthew Clairmont, un vampire aussi redoutable qu’énigmatique. Un tueur, lui a-t-on dit. Diana se retrouve très vite au cœur de la tourmente, entre un manuscrit maudit et un amour impossible.

Source : Site officiel du livre - lelivreperdudessortileges.fr





"N'oubliez pas : certaines promesses comptent plus que d'autres."
Agatha 
p.96
"Et je dis : donne-moi connaissance de ma fin et de la mesure de mes jours, afin que je sache ma fragilité. Ma vie n'excède pas la largeur de ma main et n'est qu'un moment, comparée à la tienne."
p. 460

Pourquoi ce livre ? 

Et bien, à l'occasion du premier mois de notre rendez-vous "donne-lui sa chance" j'ai choisi ce petit livre. Enfin petit, tout est relatif, l'édition poche comporte pas moins de 832 pages... J'avais entendu parler de ce roman qui recueillais de très bon avis, n'étant pas un lecteur de bit-lit je me suis dis "ok let's go" donc vous allez découvrir mon avis.


Une histoire, une intrigue mais quoi d'autre ? 

Le début m'a refroidi, me laissant sur ma faim. Puis, plus j'avançais plus j'adorais, j'ai survolé les pages, dévoré les mots et les paragraphes, ce livre a un côté addictif très surprenant. Les pages s'enchainent et on en vient à se dire "bon c'est quoi ce foutu bouquin que tout le monde veut pour des raisons différentes" "bon vous allez vous décider à dépasser les préjugés un peu?".

L'enchevêtrement de quatre mondes réunis ensemble laisse rêveur. Démons, vampires, sorcières et sorciers vivent cachés du monde des humains. Chaque race ayant tant d'idées reçues sur les autres qu'il est quasiment impossible de voir une paix s'installer. Ainsi, quand nous pénétrons en même temps que notre héroïne dans la demeure d'un vampire pour suivre des cours de yoga dispensés par une sorcière à toutes les créatures qui veulent venir, restons-nous sur le cul. Un monde dans un autre a appris à tolérer les différences de chacun pour créer quelque chose de commun. Même si ce n'est que quelques heures de yoga, la réussite est présente.

La suite nous apporte un monceau de réponses qui tombent au compte goutte mais qui ne nous laissent pas sur notre faim. Nos protagonistes évoluent et on voit apparaître à la suite des évènements des données qui nous donnent un goût de "reviens-y". Notre héroïne n'est pas la fille à papa qui se laisse faire, elle remet en cause la chaîne dominante des vampires qui s'accommode à celle des loups norvégiens et veut s'imposer face à une créature qui a comme dirait bien plus de siècles qu'elle. On voit son pouvoir murir au fur et à mesure des pages et on va de surprise en surprise...

L'auteure nous offre un recueil impressionnant de données, le format poche fait 833pages et je dois en avoir passé 800 à me dire, "les recherches qu'elle a du faire ont du être énormes pour réussir un tel condensé". Effectivement, que ce soit les lieux, les auteurs, les romans, l'histoire elle-même voire même les anecdotes sur l'alchimie, l'auteure nous fournit un savoir bien supérieur à la plupart des livres tant ses connaissances ou ce qu'elle a entrepris pour le faire a été poussé.

Je ne me sentais pas emballé au début, l'histoire me paraissait bizarre au commencement mais au fur et à mesure que j'ai tourné les pages j'ai accroché, mes yeux plongent dans les mots, se relèvent, oups 280pages de passées et quelques heures en moins pour dormir...

La relation amoureuse n'est pas ce qu'on pourrait attendre d'un tel livre et pourtant, l'intrigue se tisse autour du rapprochement de nos deux "jeunes" personnages à savoir Matthew et Diana. On apprend à un moment qu'un pacte entre toutes les créatures magiques et surnaturelles a été fondé un millénaire auparavant empêchant les espèces de s'amouracher. Ce pacte a été passé par un consulat de 3 vampires, 3 sorcières/iers et 3 démons. La Congrégation va jusqu'à tuer pour empêcher ces liens.

Le passé de notre jeune sorcière refait surface à divers moment, amenant au premier plan un meurtre qui n'apparaissait pas comme important. Ses parents qu'elle avait cru assassiné par des humains ne l'ont pas été par cette espèce et on apprend que la Congrégation cherche toujours à avoir un œil sur Diana depuis ses 7ans.

Malheureusement, j'ai trouvé plusieurs fautes dans la traduction et un nombre incalculable d'erreurs... Les noms des protagonistes qui parlaient n'étaient pas les bons, "elle" se changeait en "il"... Certaines phrase voulant dire l'inverse de ce que l'auteure cherchait à nous faire parvenir... Sans compter des mots manquant ou des morceaux de phrase rajoutés...

Ce sera tout ce que je vous dirai, à vous de découvrir la suite par vos propres moyens en espérant vous avoir enthousiasmé autant que je l'ai été. Toutefois, je fus surpris même si je l'ai senti et que je m'en doutais lorsque ma lecture m'a poussé au-delà des 750 pages, ce livre n'est pas un One Shot, et non. La suite, intitulé "L'École de la Nuit" sera publiée chez les Éditions Orbit. Une adaptation cinématographique est prévue sur ce premier opus !

Énorme Coup de Coeur

Ce livre a reçu le Prix des Lecteurs sélection 2012 chez Le Livre de Poche. 

Au commencement étaient la peur et le désir.

Au commencement étaient le sang et la peur.

Au commencement était le livre des sortilèges.



Paru aux Éditions Orbit, 2011, 517 pages, 19,50€
Paru aux Éditions Le Livre de Poche, 2012, 833 pages, 8,60€




dimanche 20 mai 2012

Rouge rubis - Tome 1, de Kerstin Gier

"_ Tu n'es pas banale, Gwendolyn, chuchota-t-il, tout en me caressant les cheveux. Tu es très inhabituelle.
Tu n'as pas besoin de la magie du corbeau pour représenter pour moi quelqu'un de tout à fait particulier."

Londres, de nos jours, parmi une famille somme tout inhabituelle, dans l'attente d'un évènement majeur, et pas des moindres ! Charlotte, dont les premiers signes ne laissent plus aucun doute sur la suite des évènements est à deux doigts de faire son premier saut. Toutefois, quand sa cousine, Gwendolyn, lui vole la vedette en effectuant le saut à sa place toute la famille est consternée, et bien au-delà de ça toute une organisation et bientôt le voile se lève.

Pourquoi ce livre ?
Après avoir lu divers avis positifs sur Vert émeraude, troisième et dernier tome de cette saga, j'ai voulu à mon tour me plonger dans cette histoire de voyage dans le temps. Un thème nouveau pour moi, qui n'ai pas eu souvent l'occasion de m'y complaire. Sauf si on écarte bien entendu la célèbre de "Retour vers le futur". 

Mon avis :
Bien que l'action ne soit pas le fer de lance de ce premier tome, je me suis étonnée d'en vouloir davantage en refermant le livre ! 

En effet, même si le thème peut être synonyme de découvertes, ou plutôt de redécouvertes puisque notre héroïne est amenée à voyager dans le passé, je m'attendais à rencontrer plus de rebondissements, plus de détails quant à ses nouvelles expériences. Malheureusement, le récit est plutôt plat se contentant principalement à nous raconter le pourquoi du comment d'un tel phénomène. L'auteure pose tranquillement ici les bases de son histoire, en prenant le temps (peut-être) trop de nous expliquer les tenants et les aboutissants de cette épopée. A tel point que certaines révélations m'ont sauté aux yeux bien avant de lire l'épilogue. 
Autre point qui m'a laissé perplexe et qui doit être lié à mes études d'Histoire, concerne le manque de rigueur quant à l'art et de la manière de s'exprimer à différentes époques. Je m'explique, le Comte de Saint-Germain vivant au XVIIIe siècle utilise un langage plutôt curieux pour son époque ! 
Page 325, le Comte : "En la baratinant ! Tu parles !" 
Bien qu'ils soient aguerri des voyages dans le passé, et qu'il est pu rencontrer ses arrières-arrières (..) petits-enfants on imagine mal un Comte s'exprimer ainsi et devant ses semblables qui plus est.
Pour terminer sur le fond de l'histoire je voulais rajouter que le livre est essentiellement basé sur une même journée, celle des révélations et qu'il est dommage qu'elle n'est pas été morcelée, ce qui m'aurait permis d'encaisser la série de noms qui défilent et les liens qui unissent les différents protagonistes, tout en y incluant un peu plus d'actions.  Néanmoins, l'arborescence des personnages qui se trouve à la fin du livre m'a été très utile pour me remémorer les prénoms et les rôles des différents De Villiers et Montrose croisés au fil de la lecture. 

Le personnage principal est incarnée par Gwendolyn Sheperd, une lycéenne lambda de 16 ans qui se retrouve à faire son premier saut alors que tous les yeux étaient braqués sur sa cousine Charlotte, qui depuis sa naissance étaient prédestinée à devenir l'un des Douze voyageurs. Commence alors une nouvelle vie pour notre héroïne qui contrairement à sa cousine, n'était pas du tout préparée, physiquement et mentalement, à accepter une telle responsabilité. D'ailleurs, l'évincement de Charlotte n'est pas pour arranger l'ambiance au sein de cette famille réunie sous le même toit et dirigée par une grand-mère qui règne sur sa progéniture d'une main de fer. Le personnage de Gwendolyn n'a rien de bien originale, pas plus intelligente que la moyenne, ni plus mise en avant, elle va pourtant devoir rattraper son retard pour faire face à la situation. Cependant, elle a une particularité qui la différencie des autres, son acuité à voir les fantômes. 
Quant à Charlotte Montrose - ex-futur fierté de la maison Montrose - une fois le premier saut de Gwendolyn prouvé, elle va rester dans les coulisses à ronger son frein. On peut comprendre sa frustration puisque depuis toute petite, sa mère et sa grand-mère n'ont cessé de la préparer à son futur rôle lui inculquant l'Histoire, l'escrime, l'art de se comporter dans les différentes cours européennes et aussi la faculté de pouvoir à tout moment se dépêtrer dans un siècle qui n'est pas le sien.  J'aurai aimé en apprendre davantage sur cette jeune fille, connaître son ressentiment, mais aussi la confronter plus que quelques lignes avec sa cousine. Néanmoins, je pense que cette mise "en coulisses" ne va pas durer éternellement... 
Concernant l'attribution du rôle masculin (unique pour le moment, quel soulagement !) il est attribué à Gideon de Villiers, faisant partie de cette confrérie de voyageurs, et étant plus rodé à ces sauts dans le passé au moment de l'initiation de Gwendolyn. On remarque d'ailleurs que son apprentissage a été effectué au côté de Charlotte avec qui un lien s'est créé. Donc, mise à part un prénom assez difficile à prononcer et plutôt original, on ne sait que très peu de choses de ce garçon, hormis ces cheveux mi-longs et une passion pour le polo ?! 
Dans un souci de conservation de l'intrigue, je m'arrêtai là pour la présentation des personnages, le reste intervenant au fur et à mesure de l'histoire et de la révélation du secret que cache certains protagonistes.

Concernant l'intrigue du livre, elle est parfois confuse à comprendre, et le premier volet répond à tellement peu de questions que c'est sans doute poussée par la curiosité que je reprendrais la lecture avec le deuxième volet. En effet, on apprend que Gwendolyn fait partie d'une confrérie regroupant au total douze personnes capables de voyager dans le passé, dispatchées dans différentes époques mais, toutes unies par des liens de parenté. Apparemment, ce don serait en quelque sorte transmis par un gène, de génération en génération et reliant ainsi deux familles : les Montrose et les de Villiers depuis des années. 
Les sauts dans le passé parviennent toujours sans crier gare, surprenant le voyageur qui se retrouve des années auparavant sans avoir pu préparer sa réception. Toutefois, une machine existe le chronographe, permettant d'envoyer les voyageurs dans le passé, remplissant ainsi un contingent d'heures et rendant alors tout voyage inopiné moins fréquent. On apprend que deux voyageurs, Lucy Montrose et Paul de Villiers ont subtilisé quelques années auparavant une de ces machines renfermant le sang de chacun des anciens voyageurs morts depuis, et ce pour éviter que le cercle ne soit refermé. Ainsi le but de Gwendolyn et de Gideon est de collecter le sang de leurs aïeuls pour enfin refermer le cercle. 
Que se passera-t-il au moment de la fermeture du cercle ? Pourquoi Lucy et Paul s'y opposent ? Et pourquoi ont-ils fuient ? Et quelle est cette malédiction portée sur l'union d'une Montrose et d'un de Villiers ? Autant de questions qui restent sans réponse mais qui j'espère trouveront tout leur sens à la fin (en tout cas c'est ce que l'on m'a confirmé). 

Ainsi, le premier tome n'est peut-être pas concluant mais, comme souvent le début n'est jamais assez bien exploité dans le cadre des séries, je lui laisse une seconde chance avec Bleu saphir. 

Paru aux Éditions Milan en 2011, 350 pages, 13,90€

16/20

jeudi 17 mai 2012

Un jour de David Nicholls

"On devrait graver nos initiales, suggéra Dex sans grande conviction.
- Quoi ? " Em & Dex "? ironisa-t-elle.
- " Pour la vie ", acheva-t-il sur le même ton."

Tout commence un 14 juillet 1988, à l'occasion d'une remise de diplôme Em & Dex se connaissent. Et lors d'une nuit où ils vont se rencontrer, ils ne pourront plus s'éviter, gravitant chacun à sa façon autour du monde de l'autre sans jamais parvenir à l'atteindre. De ce jour, leur amour tantôt maladroit, tantôt rempli de non-dits les poussera inexorablement l'un vers l'autre sans jamais faire coïncider leurs pas au même rythme que leur cœur. 

Pourquoi ce livre ?
Après la sortie du film qu'il me tardait de voir, j'ai voulu apprécier le livre avant de m'attaquer à son adaptation, histoire de pouvoir jouir de l'intégralité du récit sans rognage ou digression. Mal m'en a pris, j'aurais mieux fait de passer mon chemin ! 

Mon avis :
D.E.S.I.L.L.U.S.I.O.N.S 
Voilà de quoi est composée l'histoire ! Dès la rencontre de ces deux-là, on sent que leur idylle ne va pas être un long fleuve tranquille. Tant mieux ! me direz-vous, au moins cela donnera du fil à retorde à nos personnages en mettant un peu de piquant à l'histoire en nous épargnant un côté guimauve à souhait. Il est vrai que l'auteur nous a épargné en évitant de tomber dans les clichés "Cartlandiens" (néologisme fait avec Cartland) des traditionnelles histoires d'amour. Mais, de là à jouer au jeu du chat et de la souris pendant 500 pages pour une telle fin, NON MERCI ! 

Emma et Dexter, se rencontrent lors de leur remise de diplôme, et vont passer toute la nuit à faire connaissance, et se titiller sans passer à l'acte par manque de courage pour l'une et manque d'action de l'autre. Ils sont jeunes, timides et trop indécis à l'époque pour comprendre leur attirance mutuelle. Toutefois, de cette nuit va naître une amitié qui ne cessera d'exister même à des milliers de kilomètres tant des yeux que du cœur. Et pourtant, malgré les années qui passent, ils nous servent encore des "Je t'aime, moi non plus" sur un plateau d'argent. De quoi agacer à la longue, mais on continue d'espérer que ces deux-là, bien que n'étant jamais sur la même longueur d'onde vis-à-vis de leurs sentiments, parviendront enfin à comprendre qu'ils sont le "yin et le yang", se complétant à la perfection. 

Emma est une gentille fille mais tellement bourrée de principes qu'elle suffoque dans sa vie sans jamais parvenir à cette conclusion. Dexter, lui est tout le contraire avec un esprit épicurien poussé à son paroxysme, il vit entouré de vices qui l'assaillent de part en part. Une fois encore, malgré  un contraste détonant leur amitié ne cesse de les unir et balance entre jalousie et flirt. Aux fils des ans, bien que le lien semble de plus en plus difficile et après avoir essuyé quelques rixes, leurs chemins se croisent de nouveau, comme un coup de la providence, et on se dit "Enfin !" 
Et bien non, non, toujours pas... Quand l'un se marie, l'autre se rencontre qu'elle l'aime, puis quand il divorce c'est elle qui n'est plus disponible ! 

Une histoire d'amour à vous ronger les ongles. Finalement, on le lit juste pour une chose, se dire qu'on aura pas passé tant de pages et de pages pour finalement assister à leur déchéance mutuelle qu'il y a bien un HAPPY END, apparemment non !

C'est la première fois qu'un livre parvient à me mettre hors de moi devant tant d'affliction ! Je ne suis pas du genre à éviter un roman dont la fin se terminerait mal, je ne lis d'ailleurs jamais la dernière page pour m'en assurer, mais je ne vois pas le but de clore l'histoire de cette façon après tout ce chemin parcouru. Même si je ne cherche pas automatiquement un "tout est bien qui finit bien" je m'attendais à autre chose

Comme vous l'aurez compris, je ne ressors pas de ma lecture emballée, je dirais même que je ne compte plus voir l'adaptation cinématographique faite avec Anne Hathaway et Jim Sturggess.

Certes, mise à part l'histoire globale et sa fin pitoyable, je reconnais que le style du roman est très bon, et que la structure mise en place par l'auteur ne manque pas d'originalité. En effet, nous retrouvons nos deux personnages un jour chaque année, soit tout les 15 juillet (jour de leur première rencontre officielle) où nous les voyons évoluer et vieillir tour à tour. 

Au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que mon intérêt avait tendance à s'attarder sur Dexter, qui brûle la vie par les deux bouts ce qui lui vaut une addiction à la drogue, à l'alcool et aux femmes, et c'est ce personnage là qui a réussi à capter mon attention, en guettant à travers les chapitres le point de non retour. Tandis que Emma, bien qu'attachante, n'est pas parvenue à m'émouvoir, ni même à obtenir une certaine compassion, mais j'ai toujours su qu'elle était la seule à pouvoir tirer Dexter vers le haut, en étant son unique remède. 

Pour conclure, je ne garderai pas un bon souvenir de cette lecture, non pas à cause de la tristesse de l'histoire mais plus à cause de l'espoir raté d'avoir un dénouement heureux pour nos personnages qui ont souffert

Paru aux Editions Belfond en février 2011, 544 pages, 22,30€
et également aux Editions 10/18 en février 2012, 620 pages, 9,60€

9/28

mardi 15 mai 2012

Nosferas, Ulrike Schweikert

Synopsis : 

Dispersés dans toute l’Europe, les six derniers clans de vampires sont sous la même menace : leur disparition progressive. Les  clans décident donc de surmonter leurs désaccords et de s’associer pour leur survie. Un jeune représentant de chaque  communauté est envoyé à la prestigieuse école Domus Aurea, à Rome, pour y développer pouvoirs et connaissances. Alisa, Ivy, Luciano, Malcolm, Latona et Franz Leopold se retrouvent donc à partager les mêmes cours, la nuit, et à dormir dans des sarcophages de pierre le jour. Alliances secrètes, liaisons interdites et trahisons font vite rage au sein ce petit groupe ultra select. Mais Alisa et les autres doivent bientôt faire face à un danger plus grand qu’une simple rivalité : le Cercle des Masques Rouges, une société secrète dirigée par le cardinal de Rome, s’est donné pour mission d’anéantir tous les vampires…

Sources : Albin Michel > Wiz > Nosferas




"Je déduis du torrent de cris d'animaux et de la bordée d'injures haineuses qui habitent ton esprit que tu n'es pas en mesure de suivre le cours de mes réflexions"
Franz Leopold
p.317

Pourquoi ce livre ? 

C'est un petit cadeau que m'a prodigué une de nos amies libraire afin de me faire découvrir autre chose que de la fantasy dont je suis amoureux. Je vais donc me plonger dans un genre plus orienté fantastique avec des vampire dans une Rome du XIXe. 
L'illustration est vraiment belle, encore une belle réussite de ce côté, les livres commencent à se parer de couverture bien plus avenante qu'il y a quelques années. 

Raconte-moi une histoire ?

Bienvenue dans le monde merveilleux de Rome en 1800 et des poussières, la caste des vampires se meurent, les créatures à sang pur n'arrivent plus à se reproduire. Seule solution qui leur est intimée est de réunir les descendants des clans, il n'y a qu'eux qui pourront sauver ou non l'espèce. Toutefois, le problème reste que chaque clan se croit supérieur aux autres et les préjugés sont inconfortablement trop présents pour une réussite complète.
Les jeunes sont donc réunis dans une famille afin que leur soit inculqué le savoir que possède le clan. L'académie ouvre ses portes pour la première fois chez les... Nosferas !

Que dire en premier ? Peut-être que pour mon premier livre jeunesse/fantastique/bit-lit (catégories qui lui sont administrées) je suis tombé totalement sous le charme et c'est avec une délectation sans borne que j'ai dévoré les pages de ce roman. Un énorme coup de cœur pour une histoire qui au premier abord ne paye pas de mine. Effectivement, des vampires qui se cachent aux yeux des hommes, une académie d'étudiants tous décidés à se pourrir les uns les autres. Néanmoins, une intrigue se creuse, totalement sous-jacente, elle reste bien blottie tout au long de l'histoire mais grossit au fur et à mesure. Qui sont ces hommes en rouge qui tuent dans la sainte Rome pour se débarrasser du clan des Nosferas?  Vous voulez la réponse ? Et bien vous ne l'aurez qu'en le lisant.

Les protagonistes sont nombreux, on suit trois étudiants de trois clans qui se sont liés d'amitié et qui ont développé une animosité féroce pour un quatrième qui se prend pour l'élite et qui se croit au dessus de tout. Progressivement, nous découvrons que cette image n'est qu'une façade, un masque bien forgé mais qui s'estompe quelque peu. Franz-Leopold est un exécrable vampire muni d'une arrogance aussi importante que son égo mais qui se mêle au fur et à mesure du livre à notre petit groupe.

Nos chers élèves sont entourés de vampires transformés qui leur servent de domestiques, d'esclaves, de chiens de garde ou d'amis selon le clan. Asia considère le sien comme son mentor, Hindrick est toujours prêt à lui rendre service et à lui apporter ce qu'elle désire juste pour lui faire plaisir. Les autres n'ont malheureusement pas cette considération...

Le style est tout simplement magistral, d'une fluidité incomparable, nous suivons l'histoire d'élèves, nous assistons à leur cours, nous ressentons leur faim, leur excitation. Les décors sont magnifiques, qui ne rêverait pas de se balader dans le Colisée la nuit sous une pluie d'étoiles qui nous bercent de leur intense et névrotique éclat ?

A mon sens, l'auteur a du faire pas mal de recherches pour placer nos protagonistes dans une Rome vieille de 160 ans. Des personnages ont un talent, une particulièrement mystérieuse qui se balade avec un loup. Le mélange nous donne un cocktail pétillant et jouissif. 

J'aime lire, mais je ne m'attendais pas à ouvrir le livre et le fermer 200 pages plus loin en regardant l'heure et n'en croyant pas mes yeux. Sitôt rentré, je me replongeais dedans pour voir défiler une autre centaine qui disparaissait sous mes yeux avides.

Que dire de plus ? Une petite surprise lorsqu'à un moment un mot manquait dans une phrase, j'ai lu et relu le passage, la fatigue n'aidant pas, j'ai compris après la quatrième lecture qu'il manquait le verbe... Bref seul point négatif ? Certainement.
Positif ? L'histoire, les personnages, le monde, l'aventure.... Grrr tout en fait, j'ai tout bonnement adoré, rien n'est long, même si nous suivant une routine récurrente de l'éducation des vampires, une excitation et une envie nous maintiennent toujours éveillées et nous poussent constamment plus en avant.

La fin se déroule vite et nous laisse un goût de "reviens-y", des réponses sont données mêmes si certaines sont télescopées alors que d'autres attendent toujours d'être révélées. Comme le livre se prénomme Nosferas, titre de la famille hôte des jeunes vampires et que l'histoire se continue en Irlande je subodore un second puis ainsi de suite jusqu'à ce qu'il y ait les six familles de représentées. L'épilogue laisse un goût amer en nous faisant clairement comprendre qu'il y a une entité qui gouverne tout. 


Tout bonnement époustouflant !!!


Les autres tomes ont déjà été écrits et publiés en Allemagne, espérons que nous pourrons découvrir la suite de cette histoire passionnante !!!! 


Tome 1 : Nosferas (2008)
Tome 2 : Lycana (2008)
Tome 3 : Pyras (2009)
Tome 4 : Dracas (2010)
Tome 5 : Vyrad (2011)



Paru aux Éditions Albin Michel Wiz, Février 2012,  496 pages, 19,30€
















lundi 14 mai 2012

Night School - Tome 1, de C.J. Daugherty

" - En quoi je représente une menace ? avait-elle gémi. Je ne suis personne...
- Comme je te l'ai dit, je ne le crois pas, et les autres non plus."

Suite à la disparition mystérieuse de son frère aîné, Ally va enchaîner les renvois et les visites au poste de police jusqu'à ce que ses parents, déroutés par la situation, décident de la mettre en pension pour empêcher qu'elle ne termine en prison. Alors déroutée par la situation, notre jeune héroïne va finalement s'adapter à sa nouvelle école qui est à des lieux de ce qu'elle avait imaginé. En effet, Cimmeria n'a rien à voir avec la maison de correction puisqu'il s'agit d'un internat composé de surdoués, d'enfants richissimes dont les parents ont également fait leur étude à Cimmeria. Au-delà de cette particularité, il existe une classe de Nuit qui est aussi mystérieuse qu'elle a l'air dangereuse... 

Pourquoi ce livre ?
Pour la nouveauté tout simplement ! Pour avoir l'occasion de lire un livre sans a priori, sans avoir lu aucun avis au préalable. Mais par delà la nouveauté, parce que la quatrième de couverture a su m'accrocher. 

Mon avis : 
Ma première impression après avoir fermé le livre : ENCORE ! COUP DE COEUR

Je vous rappelle un peu le contexte avant d'entrer dans les détails. L'histoire est écrite à la troisième personne mais, à plusieurs reprises le narrateur nous livre les pensées de l'héroïne ce qui nous permet de toujours connaitre ses ressentis et je trouve que ce procédé a été grandement nécessaire au vue de l'intrigue. En effet, à peine débarquée dans cette fameuse école le doute s'installe, autant chez Allie qui ne comprend pas pourquoi ses parents ont justement choisi cette école qui ne ressemble en rien à la maison de correction qu'elle pensait, que chez ses camarades qui n'arrivent pas à la raccrocher à l'étiquette de l'établissement.  Du coup on se retrouve plongé dans une sorte de Cluedo, où Allie suspectera, tour à tour, tous ses camarades de lui mentir, par omission ou volontairement. Ainsi, comme notre héroïne nous venons également à incriminer chacun des personnages présents tout en cherchant quel secret enveloppe cette fameuse Night School, qui recrute certains élèves et pas d'autres. 

Dans cette histoire, l'auteur nous livre une intrigue toujours renouvelée et toujours plus alambiquée sans nous laisser par moment quelques miettes qui pourraient satisfaire les plus impatients. Car il faut s'accrocher jusqu'au bout pour en apprendre davantage sur la nature des élèves participant à la Night School mais aussi, sur le but même de cette organisation. 

Pour ma part, j'ai (encore) élaboré de multiples théories sur la véritable identité des personnages en jouant un peu les "blazés" pour finalement être agréablement surprise. J'ai eu peur que l'auteur ne reprenne quelques schémas désormais répétitifs pour expliquer qui étaient ces élèves mais pas du tout. Rien que pour ça j'ai adoré ! Je sais que mon propos est un peu évasif mais, c'est pour garder le secret entier et ne pas vous gâcher la lecture. 

Seul petit bémol, on a le droit au triangle amoureux qui commence à devenir répétitif avec le coup du beau jeune homme mystérieux et arrogant et de l'autre tout aussi charmant mais beaucoup plus avenant et courtois. Pour le coup le schéma a été vu, lu et revu, c'est dommage à mon goût. 
Ainsi, Carter incarne notre jeune homme mystérieux, arrogant et un poil malpoli qui ne cesse de rentrer en conflit avec Allie, et Sylvain prend le rôle du beau chevalier servant répondant présent dans n'importe quelle situation pour aider notre héroïne à s'acclimater à son nouvel environnement. Le contraste est flagrant d'autant que comme on le sait c'est toujours les plus prévenants qui cachent les pires vices. Enfin n'interprétez pas mes propos de travers, ce cas de figure n'est récurrent que dans les livres (heureusement). 
D'ailleurs, dès le début je me suis inscrite pour la Team Carter ^^ Sylvain transpirait trop l'hypocrisie pour être crédible. 
Concernant notre héroïne, je m'attendais à une personne un peu plus rebelle comme le laisse présager les premières pages mais, finalement dès qu'elle arrive à Cimmeria elle semble comme assagie, certes elle a un caractère bien trempé et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Toutefois, avec ses cheveux rouges, ses bottes en cuir et ses yeux ultra maquillés, je m'attendais à une personnalité un peu plus punchy, plus rock.

Sinon je n'ai ressenti aucun temps mort, je n'ai pas réussi à décrocher mes yeux du bouquin qui n'a fait qu'une après-midi ! On est pris dans l'intrigue du début à la fin, et peut-être trop d'ailleurs car plus d'une fois j'ai failli craquer pour aller lire quelques pages plus loin qu'elle est vraiment cette école à qui faire confiance. Le nerf de la guerre est bien là ! A qui Allie peut-elle faire confiance ? et se livrer sans crainte d'être accusée à tort et à travers. Car tout le monde lui ment ! 

Il y a eu quelques coups de pressentis, notamment sur le frère disparu, sur l'héritage familial d'Allie qui étaient télescopés mais pour le reste je me suis laissée guinder au même rythme que les conclusions de l'héroïne. 

Ce livre se lit très bien avec un accompagnement musical, cela faisait longtemps que je n'avais pas pu joindre la musique à mes lectures, et j'ai eu l'occasion de le faire cet après-midi. Alors sachez que The Fray, Snow Patrol, The Strokes, Thirty Second to Mars ou encore Nickelback s’accommodent parfaitement bien à cette lecture.

En conclusion, un premier tome qui rentre dans le vif du sujet sans perdre de temps mais, qui pose tout de même les bases dans l'attente d'un affrontement imminent.  

Paru aux Editions Robert Laffont, dans la collection R en mai 2012, 468 pages, 17,90€

15/20


dimanche 13 mai 2012

La Sélection - Tome 1, de Kiera Cass

" Quand je pense qu'il y a des filles assez stupides pour se disputer, 
sous les yeux du royaume tout entier et sous prétexte qu'il est de sang royal, 
les faveurs d'une mauviette qui finira par se jeter, la bave aux lèvres, 
sur une bimbo écervelée, et que l'heureuse élue obtiendra le douteux privilège de parader à ses côtés sans jamais décrocher une parole... 
J'ai envie de hurler."

Les Etats-Unis trois cents ans dans le futur ne font plus partie du monde, après avoir essuyés deux guerres mondiales et une banqueroute financière c'est désormais le royaume d'Illeà avec sa monarchie qui reprend les rênes du pays. Toutefois, pour faire perdurer le système la famille royale a besoin d'héritiers, et ainsi de trouver la future reine du royaume... Quoi de plus rapide que de faire son choix parmi 35 candidates à travers un jeu de téléréalité ?

Pourquoi ce livre ?
A l'occasion d'une pause dans ma lecture du moment, j'ai voulu me changer les idées avec un livre captivant, et comme souvent c'est vers l'univers de la jeunesse que je me suis tournée pour satisfaire mon envie livresque. Après quelques tours dans le rayon, j'ai opté pour ce livre dont les différents avis que j'ai pu croiser ont titillé (une fois encore) ma curiosité. 

Mon avis : 
Sans attendre davantage, je vous avoue d'entrée de jeu qu'il s'agit d'un COUP DE COEUR ! J'ai achevé ce livre en une après-midi et mon envie a été assouvie

Maintenant nous pouvons entrer dans les détails... 

Alors, le récit écrit à la première personne relate les évènements de notre jeune héroïne, America, obligée malgré elle de poster sa candidature à "la Sélection", jeu de téléréalité durant lequel le prince d'Illeà doit trouver sa future épouse, et par la même occasion la femme capable d'assumer le port de la couronne et ces conséquences. Malheureusement, au-delà de l'aspect profitable que peut revêtir une telle ascension sociale, America est sûre qu'elle ne pourra aimer le prince, puisque son cœur appartient déjà à quelqu'un d'autre, un garçon avec lequel l'avenir est pourtant incertain. En effet, il s'agit d'un Six ! 
Sur une échelle sociale allant de la caste Premier (famille royale) à Huit (SDF, mendiant...)  les habitants d'Illeà ne vivent pas à l'unisson avec les mêmes conditions, une règle d'autant plus frustrante que votre caste a été établie depuis vos ancêtres ! America et sa famille étant artistes sont cantonnées au rang Cinq ce qui suppose d'importantes difficultés financières, alors pour quelqu'un de la caste Six, la situation est encore plus délicate ! Dans ces conditions quel va être l'élément qui va faire pencher la balance et convaincre America de déposer sa candidature ? Et qu'en est-il réellement de ce prince aux allures guindées et casse-pieds... 

J'ai trouvé le personnage d'America très juste, tant dans ses réactions et ses agissements que dans sa façon de penser. Têtue mais pas bornée, caractérielle mais pas pinailleuse ne se livrant pas à des excès de caprices caricaturaux comme on peut le rencontrer dans d'autres livres. Bref une héroïne très plaisante et très agréable à suivre
Le rôle d'Aspen quant à lui était double dans le sens où celui croisé au début n'a plus vraiment à voir avec celui de la fin, j'ai d'ailleurs une petite théorie quant à son potentiel avenir dans les tomes suivants... Je le verrai bien rejoindre les rangs de l'opposition et ainsi s'allier avec les Renégats. D'ailleurs, je pense que ces derniers ne sont pas tels qu'ils ont été décrits par le gouvernement mais, il ne s'agit que de suppositions. 
Sinon pour le personnage du prince, Maxon, je le trouve un tantinet trop lisse, il lui manque un peu de caractère, jugé parfois trop flexible non pas dans les affaires du royaume mais plus dans le domaine privé. Là encore j'attends de voir ce que nous réserve la suite. 

Ce premier tome qui plante le décor en initiant 35 jeunes filles lancées dans la course à la couronne n'est qu'une mise en bouche comparé à tout ce que l'auteur peut mettre en place dans les prochains tomes, et j'espère qu'elle ne se cantonnera pas à l'histoire d'amour, car avec toutes les pistes mises en évidence tout au long de la lecture il y a de la matière et ça sent la poudre ! 

Paru aux Éditions Robert Laffont dans la collection R en avril 2012, 344 pages, 16,90€

14/20


Thongor, Intégrale tome 1, Lin Carter

Synopsis : 

Il est dit, dans les très antiques Chroniques lémuriennes, que la guerre entre les humains et les dragons dura mille ans.
L’Homme triompha, mais, au-delà de l’Univers, les forces obscures du Chaos et de l’Ancienne Nuit complotaient.
Les cultes maléfiques des adorateurs du démon naquirent dans la Lémurie primitive : de sombres druides au service du Chaos minèrent les neuf jeunes cités de l’Occident du Monde. Bientôt le brillant flambeau de cette première civilisation s’éteindrait, entraînant l’Homme dans les ténèbres infernales de la barbarie.
Les dix-neuf dieux eurent permission d’intervenir. Ils se choisirent un champion – le guerrier le plus puissant de son temps. Bien qu’il ne sût pas lui-même qu’il était mû par le Ciel et que des forces d’un autre monde étaient mises à son service, ce farouche barbare venu des terres désolées du Nord fut conduit vers les villes décadentes et pécheresses où les druides régnaient.
Le décor était planté pour un combat dont dépendrait l’histoire du monde. Un homme seul – un guerrier sauvage et dominateur – était lancé contre les sorciers du Chaos et toutes leurs ruses.

Cet homme s’appelait Thongor de Valkarth…


Source : mnemos.com (vous pouvez y lire le premier chapitre directement sur le site)

"La forteresse de la Fortune est plus souvent conquise par l'assaut que par les douces paroles "

Pourquoi ce livre ? Hein, pourquoi ?

Je m'étais baladé sur le site de Mnémos en regardant les parutions prochaines, la couverture m'avait attiré et je trouvais l'image plutôt intéressante, je m'étais dit "tiens, un roman du type Conan le barbare". Après avoir lu le synopsis, je suis parti l'acheter... 
Malheureusement, la taille de police d'écriture est assez petite et, si vous êtes comme moi, que vous aimez lire la nuit avant de vous endormir, je dois bien vous avouer que c'est assez difficile après 4 - 5 pages de distinguer les lignes... Bon, certes, il a fallu que l'éditeur "comprime" un peu pour faire entrer trois livres dans un seul puisque le premier tome de l'intégrale parue en duologie regroupe :
          Thongor et le Sorcier de Lémurie
          Thongor et la cité des dragons
          Thongor contre les dieux 


Parlons peu mais parlons bien ! 

L'histoire est assez singulière et le style assez agréable. L'auteur nous fait visiter un pays à travers un bateau volant, comme quoi, suffit d'avoir un "de vinci" sous la main pour pouvoir s'envoyer en l'air. Notre héros, le petit Thongor, montagne de muscles et de barbarie va voler cet aéronef pour s'enfuir, qui aurait cru que cela l'emmènerait si loin ? 
J'apprécie la fluidité de l'écriture et la simplicité du style, assez épuré mais donnant des détails au moment précis. Le récit est bien construit et nous amène sans peine dans les tréfonds des déboires que vont affronter nos protagonistes. Toutefois, je dois bien avouer qu'au début, l'aventure me parait simple, il rentre dans une tour, il n'y a pas âme qui vive, puis il trouve ses ennemis mais s'en débarrasse sans peine, il trouve ce qu'il désire l'attache à une corde et plutôt que de s'enfuir, préfère affronter seul la menace... Ensuite, il entre dans une deuxième tour, amène le mage à destination et attend qu'une garde arrive... Je dois bien avouer que j'ai trouvé ça un peu trop aisé... Personne ne les vois, personne les remarques hormis lorsqu'ils ont fini... 

Bref, un soupçon de déception dans une mer de plaisir. J'apprécie également les quelques commentaires de l'auteur comme "où, bien Thongor l'ignorât, son destin l'attendait". Ce genre de petite assertion fait une bonne impression et nous invite à penser qu'on a là une pièce du puzzle que l'auteur construit pour nous séduire en nous murmurant "vous reviendrez ici, ne vous attardez pas, mais revenez".

Agacements !

Problème qui m'agace comme dans beaucoup d'ouvrages est la répétition extrêmement fréquente des prénoms des personnages. En une page vous pouvez avoir jusqu'à une dizaine de fois le nom du héros... Plutôt que de placer des "il" ou "elle" au bon moment, on se retrouve avec Thongor machin, Thongor truc, Thongor bidule... Au bout d'un moment, je trouve ça assez lourd... Je pense qu'après 50 pages on connait son nom... Je fus déçu par le troisième livre de la saga, d'autant plus qu'il finalise l'intégrale. J'ai trouvé que l'histoire devenait barbante et pesante... Après deux livres, je pense qu'on connait bien la description des personnages principaux mais qui est redondant dans ce troisième livre...






Paru aux Éditions Mnémos dans la catégorie Icares, Mars 2012, 376 pages, 23€




 

mercredi 9 mai 2012

Bal de givre à New York de Fabrice Colin

"  Car le temps sans repos pousse déjà l'été vers l'hiver monstrueux et va le mettre en terre. "

Quand Anna ouvre les yeux, tout autour d'elle lui est inconnu, que ce soit le lieu où elle se trouve jusqu'à la jolie frimousse qui lui porte secours. Un sauveur aux traits angéliques qui va bientôt tout faire pour conquérir notre jeune héroïne encore déboussolée par cette perte de connaissance inopinée. Petit à petit, les souvenirs refont surface sans pour autant être percutants. Puis, quand elle devient la cible du Masque, Anna comprend qu'elle est en danger et qu'un complot se trame. A qui faire confiance ? 

Pourquoi ce livre ? 
Encore une lecture encouragée par ma libraire préférée qui a mis un voile de doutes sur ce livre en ne parvenant tout simplement pas à me fournir un avis de sa lecture, ce qui m'a bien entendu intriguée. Rajoutez à cela le commentaire de la quatrième de couverture et, me voila lancée dans la lecture des aventures d'Anna. 

Mon avis :
La lecture de ce livre ne vous laissera pas de glace, qu'elle vous plaise ou non, l'univers proposé par l'auteur est tellement captivant que vous ne parviendrez pas à lâcher le livre avant de savoir réellement ce qu'il en est de la finalité.

Le récit est divisé en trois parties nous donnant des ressentis bien différents. Si la première partie nous titille en plantant le décor de ce monde futuriste, la deuxième partie se voit légèrement plus frustrante dans la mesure où l'héroïne reste passive face à son histoire, telle une gentille fille docile acceptant tout et son contraire au nom de l'amour. Puis, la troisième et dernière partie reprend un peu du poil de la bête avec l'approche du dénouement.

Je ne peux malheureusement pas vous en dire davantage au risque de dévoiler plus qu'il n'en faudrait, toutefois l'auteur tisse un récit assez alambiqué pour nous tenir en haleine jusqu'au terme de l'histoire. Je ne sais pas si vous aurez des soupçons avant de lire le final mais sachez que l'auteur s'est amusé à disséminer quelques indices qui peuvent amener à des théories des plus farfelues, en tout cas, se fut mon cas.

Les personnages, bien que décrits suffisamment tout au long des chapitres, se parent d'un voile permettant de garder les doutes intacts.

L'héroïne amnésique dans les premières pages, échappe à un accident sans savoir pourquoi elle se trouvait sur cette route. Peu à peu, les souvenirs lui reviennent par bribes sans pourtant montrer de réelles convictions, ce qui peut à la longue énerver les plus impatients. Elle va tomber amoureuse d'un jeune homme, Wynter, qui lui sauve la vie dans les premières pages, le lien qui les unit sera plus fort que tout, surtout face à la raison. Par ailleurs, pour échapper au Masque, un personnage énigmatique qui s'en prend à plusieurs reprises à Anna, le jeune amoureux prend sa belle et tendre sous son aile pour garder un œil sur sa personne...

Concernant les autres personnages, ils sont trop peu décrits mais, là est l'intérêt de l'auteur, toujours nous laisser dans le doute et le mystère pour tisser au mieux la toile dans laquelle nous tombons.

Quant au final... Grandiose. J'étais à des lieux de la réalité et pourtant j'en ai inventé des théories ! Arrivée à l'avant dernière page j'ai enfin entrevu ce que pouvais signifier toute cette aventure, et en refermant le livre j'ai été soufflée

Ainsi, pour conclure sur ce COUP DE CŒUR, je vais emprunter les paroles de Stephan de Pasquale "Vous sortez de ce roman comme d'une anesthésie, groggy, chancelant, troublé." C'est à peu près l'effet qui en ressort. 

Paru aux Éditions Albin Michel dans la collection Wiz en décembre 2011, 293 pages, 13,70€


13/20


mardi 8 mai 2012

Chaque soir à 11 heures de Malika Ferdjoukh

" Cendrillon existe, elle a un drôle de nom, et elle s'en va au bal" 
" Lover nice et hydrogénocarbonate "
" Miss Jane A., appellation contrôlée"
" Un visage dans la misty light"
" Papa Jekyll et boyfriend Hyde"

Wilhelmina possède un nom plutôt dur à porter et à prononcer, jusqu'au jour où une énième Jennifer décide de lui donner un surnom beaucoup plus simple pour son accent. C'est ainsi que la jeune fille est rebaptisée en Willa, lui conférant alors une certaine allure qui lui sied comme un gant. Toutefois, malgré un regain de confiance en soi, la jeune fille ne comprend toujours pas ce que peut lui trouver le beau Iago, coqueluche du lycée, qui lui fait vibrer le cœur à chaque baiser... 

Pourquoi ce livre ? 
Alors tout simplement pour la couverture rose flashy qui m'a littéralement sauté aux yeux ! D'ailleurs en m'intéressant à la quatrième de couverture je m'attendais à lire une histoire d'amour entre une adolescente banale et la coqueluche du lycée, j'étais à des lieux de saisir toute l'histoire qui m'attendait au détour des lignes. Et quelle lecture ! 

Mon avis : 
En trois mots je dirai que c'est un : COUP DE COEURJ'ai grave chabadabada pendant cette lecture. 

La quatrième de couverture ne laisse pas imaginer une telle histoire, car du début à la fin je me suis laissée emporter autant par la prose de l'auteure, que par l'originalité des personnages, et le rythme du récit qui ne s’essouffle pas. 

On s'attend à lire une énième histoire de lycéens en pleine overdose d'amour et de je t'aime moi non plus, mais nous sommes à des miles de ce qui se passe réellement.

Certes, on commence l'histoire avec un couple d'amoureux : Willa et Iago, qui étudient au même lycée et dont la sœur de Iago, Fran, est la meilleure amie de Willa. Puis, notre héroïne va faire la connaissance d'un autre jeune homme, plus mystérieux, Edern, et là, on se dit "tiens un triangle amoureux, quelle originalité !" En réalité c'est encore tout autre chose. Et cette différence réside dans le ton utilisé par l'auteure pour décrire cette idylle, en incluant dans son récit un petit côté angoissant. 

Les personnages m'ont tout de suite plu, que se soit la meilleure amie pourtant égocentrique, les parents décalés pour certains et bienveillants pour d'autres, la petite Marnie à laquelle on ne peut que s'attacher, Iago et son amour pour Willa, Edern et son terrible fardeau, et enfin Willa, notre héroïne phare qui tente de rattacher tous les wagons. 

Quant au récit, pour mieux vous faire comprendre l'originalité du texte je vous en cite quelques passages : 

"_ Une quatre saisons. On partage? J'ai mangé l'hiver, j'attaque l'été.
J'ai mordu le printemps à belles dents."

"_ Savez quoi ? dit Marni, ravie. Je hip-hip littéralement, là."

"_ Tu sourdingues, ma parole."

"_ Suis-moi on va colimaçonner par l'autre escalier."

"_ On va pommed'amourer à gogo, et pantagrueler de gaufres et de crêpes, ça te dit ? 
Si quelqu'un pile-poilait en cette minute, c'était bien ma Marni!"

J'ai adoré cette façon de transformer des adjectifs, ou des expressions en verbe, ça rajoute un petite note singulière et fait toute la différence. D'autant que cette particularité ne s'arrête pas seulement au récit, mais atteint aussi les personnages.

N'hésitez plus, car j'ai apprécié cette lecture qui m'a fait passé un moment fort agréable, et je n'ai pas vu le temps passer ! On va librairer au plus vite !!

Paru aux Éditions Flammarion, collection Toutes les Émotions, septembre 2011, 402 pages, 13€.

12/20

8/28