dimanche 27 septembre 2015

La drôle de vie de Zelda Zonk, de Laurence Peyrin

" Voilà, fit Gail en dressant la valise sur ses roulettes. Au fait, dit-elle en attrapant son sac à main. Je sais pourquoi ta Mme Zonk me rappelait quelque chose.
— Zelda?"
[...]
" Oui, dit Gail, le nez dans son sac. Zelda Zonk... C'était le nom d'emprunt de Marilyn Monroe... Quand elle voulait passer inaperçue, dans les hôtels, elle s'inscrivait sous ce nom-là... Zelda Zonk"
Hanna sourit. Elle était habituée aux fantasmes hollywoodiens de sa sœur, et à cette manière qu'elle avait de transformer la vie réelle en conte de fées. Même si son envol pour Acapulco n'avait plus l'air aussi magique que ça, finalement.
" Oui, conclut Gail, tournant les talons vers le Mexique. Zelda Zonk... J'ai une biographie de Marilyn dans ma chambre, tu regarderas dans ma bibliothèque. C'est marrant, quand même. Zelda Zonk..."

Et si tout le monde pouvait changer de vie?

Foutu mardi, foutue pluie… Sur cette route d’Irlande qu’Hanna a prise tant de fois pour aller à son atelier, c’est l’accident. À l’hôpital, la jeune femme se lie avec Zelda, sa voisine de chambre de 85 ans, positive et joyeuse, experte en broderie. Mais Hanna sent un mystère chez la vieille dame, qui esquive toute question précise sur son passé. Que peut-elle avoir à cacher, à son âge ? Bientôt, Hanna découvre que Zelda Zonk était le nom d’emprunt de Marilyn Monroe quand elle voulait passer inaperçue. Hanna sait bien que c’est absurde, Marilyn est morte il y a presque cinquante ans, et pourtant… Tout en menant l’enquête, Hanna commence à réfléchir au sens de sa propre vie. Est-elle vraiment épanouie dans ce hameau perdu, dans ce mariage routinier ? Si vraiment Zelda est Marylin, si elle a réussi à passer de la lumière à l’anonymat, pourquoi elle-même ne pourrait-elle pas changer de vie ?


Une histoire épatante avec des gens ordinaires qui nous emportent dans une aventure extraordinaire.

Ce livre, je l'ai apprécié minute par minute, à chaque petit instant où mon emploi du temps me le permettait. Sur le chemin du travail, entre deux cartons, pendant la sieste de Little W, réfrénant ainsi mon envie de le dévorer d'un bout à l'autre sans respirer. 

Quelque part, je suis contente d'avoir appréhendé ce livre de cette façon, puisqu'elle m'a permis de prendre mon temps et de faire durer le plaisir (et laisser planer le doute plus longtemps). 


Avant d'être une maman, je disposais de mon temps plus facilement, maintenant je dois jongler et ma passion, même si elle est restée intacte, a subit quelques coupes horaires. Toutefois, en faisant le point, je me rends compte que cela rend ces moments encore plus agréables, car moins fréquents.


Pour en revenir au roman, j'ai été transportée d'un bout à l'autre et je tenais à remercier les Editions Kero de m'avoir permis de découvrir cette auteure bourrée de talent, c'est incontestable. 

Juste en partant d'un questionnement: "Et si on pouvait changer de vie?", l'auteure fait revivre le mythe de Marilyn Monroe à travers les yeux d'une vieille dame qui va venir perturber, entre autre, le quotidien d'une jeune femme en pleine remise en question. 

Honnêtement, en entamant ce livre je m'attendais à une toute autre histoire, davantage axée sur le meurtre/suicide de Marilyn, sa présumée mise en scène mortuaire pour échapper à une vie qu'elle ne contrôlait plus... Bref en quelque sorte à une biographie imaginée qui nous redonnerait vie de façon sure et certaine à notre mythique Marilyn. Il en est autrement, car s'il est effectivement question d'un doute d'identité, l'auteure se concentre sur la vie de tous ses personnages, notamment celle de Hanna, héroïne de ce récit. 

Le tout avec comme toile de fond un questionnement profond sur notre capacité ou non à faire évoluer notre routine, un quotidien qui pourrait nous peser. 

Je ne vais pas non plus vous raconter l'histoire, Laurence Peyrin le fait bien mieux que moi et heureusement d'ailleurs. Je vais donc conclure ma chronique de la manière la plus simple en vous invitant à découvrir cette histoire épatante! 

Publié aux Editions Kero, le 11 mai 2015, 393 pages, 19,90€






vendredi 25 septembre 2015

The testing - Tome 1: L'élite, de Joelle Charbonneau




"Au cours de ce Test, beaucoup des candidats ont démontré que pour eux, la fin justifie les moyens. Je n'arrive pas à être d'accord avec ça."

"Je ne suis plus si certaine de vouloir devenir une dirigeante de la communauté unifiée. Pas s'il s'avère que le meurtre est une valeur plus estimés que la compassion."



La Terre ne ressemble plus à la planète sur laquelle nous vivons. Les Sept Guerres en ont détruit la quasi-totalité et les hommes essaient de la reconstruire. C’est dans cet environnement que vie Cia et sa famille. A 16 ans, la majorité des adolescents doit trouver un travail. Les autres, l’Elite, sont choisis pour le Testing. L’épreuve suprême. Un test ultime qui promet l’entrée à l’université pour les gagnants. Ou plutôt pour les survivants… Cia a été choisie. Et elle va rapidement comprendre qu’elle ne peut faire confiance à personne.

Trop vu et revu et archi vu...

Sans grande nouveauté nous retrouvons un univers made in "Hunger Games" mais loin, très loin de l'ambiance insoutenable de Suzanne Collins. Tous les éléments de la dystopie sont présents, un monde post-apocalyptique que l'on tente de reconstruire différemment, avec un côté thriller et son épreuve de survie, mais sans l'inquiétude viscérale, de celle qui nous prend par les tripes et nous fais frémir pour les personnages. Vont-ils mourir? Comment vont-ils s'en sortir? L'auteure a-t-elle prévue de les laisser souffler un peu?

Ici, rien de tout ça. Quand les difficultés apparaissent, elles sont vite résolues si bien que nous n'avons pas le temps de trembler pour l'héroïne. Par contre, j'ai bien aimé le climat de suspicion constant mais, une fois encore, il est dommage que l'auteure n'insiste pas davantage sur ce point, quitte à faire basculer son lectorat dans la paranoïa. 

Toutefois, je reconnais que le coup du test écrit façon "ça passe ou tu y passes" était plutôt bien pensé, avec des énigmes qui venaient avec justesse pimenter le jeu. 

Néanmoins, je regrette l'absence de profondeur dans les caractéristiques des personnages, notamment celles de Cia qui passerait presque pour insipide. Ainsi qu'une intrigue en dents de scie souvent mal exploitées. 

Vous vous en douterez certainement, mais pour moi l'aventure "The testing" s'arrêtera ici avec un premier tome décevant qui ne se démarque pas assez des grands classiques du genre dystopiques. 

A vous de me dire ce que vous en avez pensé tout en vous souhaitant un bon weekend agréable, reposant ou mouvementé selon votre envie. 

Publié aux Editions Milan, Collection Macadam, le 15 mai 2014, 312 pages



jeudi 24 septembre 2015

Ten tiny breaths, Tome 1: Respire, de K.A. Tucker



J’ai l’habitude d’avoir le contrôle. Je fais de mon mieux pour ne rien ressentir. C’est ainsi que je parviens à survivre, et ça a bien fonctionné. 
Jusqu’ici. 
Désormais, Trent s’est immiscé dans ma vie et je ne parviens plus à me concentrer. Mon corps fait n’importe quoi. Je suis tiraillée entre l’envie de le repousser et de le garder près de moi. Je pense à lui bien trop souvent. La moindre pensée réveille en moi un désir que je n’ai pas ressenti depuis mon dernier coup d’un soir, et c’était il y a plus de deux ans. 
Or aujourd’hui, ce désir est un million de fois plus fort. Je me balance d’avant en arrière, mon front dans les mains. Je ne veux pas de tout ça. Je ne veux pas de tout ça. Je ne veux pas de tout ça…

À à peine 20 ans, la vie de Kacey bascule dans la tragédie : ses parents, sa meilleure amie et son copain meurent dans un accident de voiture. Elle est la seule survivante de la famille, avec sa sœur Livie qui n'était heureusement pas avec eux ce jour-là. Alors qu'elles sont confiées à la garde d'un oncle et d'une tante peu scrupuleux, Kacey décide de prendre sa vie et celle de sa sœur, en main. Ensemble elles vont tenter de se reconstruire à l'autre bout du pays, en Floride.


Divertissant mais trop facile!

C'est-à-dire?! Un postulat de départ dramatique pour lequel l'auteure n'hésite pas à faire dans la dentelle avec une héroïne amochée par la vie mais qui tente le tout pour le tout afin d'extirper sa sœur cadette d'une voie sans issue. 

Malheureusement, hormis le drame qui a chamboulé leur vie, et le reste d'une histoire non moins facile, j'ai trouvé que l'auteure se permettait quelques raccourcis un peu trop évidents et faciles pour parvenir à sa conclusion. En effet, ses rapports avec Trent en dents de scie finissent par agacés passés quelques pages, et je trouve assez déconcertant de voir cet homme rappliqué toujours au bon endroit et quand on a besoin de lui. 


Cet aspect omniprésent des personnages masculins dans les romances finissent par m'horripiler. Deviennent-ils Dieu dès qu'il s'agit de prendre soin d'une jeune demoiselle en détresse? Cette fameuse demoiselle en détresse possède-t-elle un ange gardien H24 et 7/7 jours pour rendre cette histoire crédible?... Et bien non! Permettez-moi mais peut-on juste, de temps en temps, garder un peu de cohérence, même s'il s'agit de fiction? A moins que l'on veuille rendre compte d'actes d'un pervers, voyeur ou autres tendances similaires? 


Parenthèse close. 
Toutefois, en dehors d'une héroïne parfois excessive dans ses comportements, j'ai beaucoup apprécié la présence des personnages secondaires comme Livie ou Storm, qui apportent un souffle nouveau dans ce récit, chacune apportant son vécu, son expérience et nous permettent un peu de nous éloigner (de respirer) face à une Kacey au bord du gouffre. 

D'ailleurs, si je n'ai pas totalement accroché au cas de Kacey, celui de Livie m'intéresse bien plus, tout comme le passé de Cain, ce patron philanthrope plutôt atypique, me semble-t-il (en même temps qu'est-ce que je m'y connais). Bref, au moment où l'auteure nous présente ce personnage, j'ai été très curieuse d'en apprendre plus sur son passé. Mon vœu a été exaucé puisque le tome 3: Saisir, lui est consacré. 

Ainsi, en terminant cette histoire avec une conclusion que je passerai sous silence, mais qui m'a fait lever les yeux au ciel, j'étais déterminée à ne pas poursuivre l'aventure, mais les tomes 2 et 3 m'ont fait changer d'avis. Il n'y a que les têtus qui ne changent pas d'avis non?

Sur ce, je vous souhaite de très bonnes lectures et n'hésitez pas à me faire part de vos réactions. 

Publié aux Editions Hugo Roman, Collection New Romance, le 5 février 2015, 358 pages, 17€ 





mercredi 16 septembre 2015

Nos faces cachées, de Amy Harmon


Si Dieu façonne nos visages, a-t-il ri quand il a créé le mien?
Façonne-t-il des jambes qui ne marchent pas et des yeux qui ne voient pas?
A-t-il bouclé les cheveux sur ma tête jusqu'à ce qu'ils se rebellent sauvagement?
Clôt-il les oreilles du sourd pour le rendre dépendant?
Mon apparence est-elle un hasard ou un mauvais tour du destin? 
S'il m'a façonnée, ai-je le droit de le détester pour tout ce que je n'aime pas chez moi?
Pour les défauts qui s'aggravent chaque fois que je me contemple dans un miroir?
Pour ma laideur, pour le mépris et pour la peur?
Nous sculpte-t-il pour son plaisir ou pour accomplir un dessein qui m'échappe?

Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de l'être... Nos faces cachées est l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre. L'histoire d'amour d'une jeune fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire. L'histoire d'une amitié profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant. Un conte moderne qui vous rappellera qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...


Un livre exceptionnel qu'il me tarde de relire!


Si j'avais le temps... Beaucoup de temps devant moi pour me permettre quelques relectures je n'hésiterai pas à me replonger dans la saga Harry Potter ou dans Hunger Games, ou encore dans des livres lus il y a des années! Malheureusement, le temps n'étant pas étirable à souhait, je préfère la nouveauté à la nostalgie. Toutefois, je relirai "Nos faces cachées" c'est viscéral! J'ai envie de me replonger dans cette histoire bouleversante, exceptionnellement percutante, triste et ode à la vie en même temps. 

D'ailleurs, j'ai beau tourner et retourner la question dans tous les sens, je n'ai rien à reprocher tant à l'histoire qu'aux personnages, tout est très juste et bien rythmé. 

Prenons l'histoire, qui laisserait penser à une énième histoire d'amour insipide entre le beau gosse du bahut et la pauvre fille recluse que personne ne voit... patatipatata. Surprise! On est bien loin du compte. L'auteure nous surprend avec des choix très actuels et dont la tournure pourra étonner. Rien n'est laissé au hasard et nous avançons dans ce drame contemporain qui se mélange avec quelques références au conte de "La belle et la bête" mais ici la signification ne porte pas toujours sur l'aspect physique des personnages... 

Les personnages, parlons-en! J'ai été autant captivée par le patriotisme d'Ambrose que par le côté tenace de Fern et voir leur destinée se croiser, et se renverser n'en a été que plus pertinent encore. 

Entendons-nous bien, il ne s'agit pas seulement d'un garçon qui va tomber amoureux d'une fille, et vice-versa. Mais d'un garçon ravagé qui va trouver dans cette fille le courage de faire face, et d'une fille qui va apprendre ce que la beauté peut cacher et ce qu'elle peut révéler sous son masque... Les apparences sont parfois trompeuses mais elles peuvent aussi empêcher certains de vivre au grand jour. 

Notons au passage que l'auto-édition n'est pas aussi catastrophique qu'on l'imagine puisqu'il semblerait que cette histoire ait fait un carton, que se soit outre-atlantique ou par chez nous! Comme quoi...

Donc c'est certain je relirai ce livre ! 

Publié aux Editions Robert Laffont, Collection R, le 22 janvier 2015, 434 pages. 

mardi 8 septembre 2015

Zouck, de Pierre Bottero


"- Je connais le chemin sur lequel tu t'engages. Trompeur et dangereux, il te fait miroiter des choses qui sont fausses. 
Il faut que tu réagisses, Zouck. Maintenant ! 
La porte que tu aperçois au bout de ce chemin ne t'offrira pas la légèreté de la danseuse parfaite. 
Cette porte, c'est la Mort !"





" La musique était une onde qui me portait. Toujours plus haut. Je me sentais légère, presque éthérée. J'avais la sensation que mes gestes pouvaient s'affiner jusqu'à devenir parfait. " Anouck, dite Zouck, a une passion : la danse. Qu'elle partage avec sa meilleure amie : Maiwenn. Jusqu'au jour où elle s'éloigne l'une de l'autre. Zouck, obsédée par l'idée de perdre quelques kilos superflus, se coupe du monde. De son côté, Maiwenn, follement amoureuse, devient de plus en plus distante.

Un livre à mettre entre toutes les mains!

L'anorexie vu et vécu à travers les mots d'une adolescente de 17ans qui va perdre toute joie de vivre en même temps que sa santé. 

Les dangers d'internet et de ces sites de rencontre entraperçus par cette même adolescente qui s'inquiète pour son amie éperdue d'un homme qui n'a rien à faire dans son monde.

Un livre bouleversant qui va a l'essentiel mais qui reste très juste et poignant et que je recommande à tous ceux et celles qui pourraient penser que perdre juste quelques kilos peut paraitre anodin dans un contexte de complexes et de mal être.

Il s'agit de mon premier Bottero (enfin!) et c'est une vraie réussite, une expérience littéraire qui m'a marqué avec un thème poignant. 

En réalité l'auteur s'attaque à deux problèmes, l'anorexie qui empoisonne l'existence d'Anouck, danseuse passionnée, et le détournement de mineur qui plonge Maiwenn dans un univers qui n'est pas le sien. 


Le ton est grave, les personnages sont mal menés et l'issue n'en est que plus dur, mais ce livre marque les consciences et s'est tant mieux! On ne se rend pas toujours compte de l'importance des mots, de nos critiques lancées sans réfléchir et leur répercussion, des promesses faites à des adolescents qui prennent tout pour argent comptant et qui vivent chaque situation à 200%. 


Ce livre je vous le recommande chaudement, et même vivement, que vous ayez 12, 20, 40, 60 ans, que vous soyez parents, oncles, tantes, cousins... Il peut vous servir, il peut être utile pour tous, alors inspirez-vous en pardi!


Publié aux Editions Flammarion, Collection Tribal, le 3 mars 2004,  154 pages, 7,50€ 
Réédition en 2010.