mercredi 3 juillet 2013

Virtuosity, de Jessica Martinez



 - On devrait éviter de devenir amis, tu sais, décréta-t-il sans conviction.
Il ne semblait pas avoir remarqué que nos jambes se touchaient.
- Tu as sans doute raison. Dans l'immédiat, on ne fait que se balancer quelques vacheries, mais d'ici quinze jours on se détestera carrément. Ou au moins l'un de nous. 
- Je ne crois pas que je te détesterai.
- C'est parce que tu es persuadé de gagner.
- Non, dit-il avant de marquer un silence. Enfin, oui. Je suis certain de remporter le prix. Pourtant, même si je perdais, je ne pense pas que je pourrais te détester. 





Quatrième de couverture, Deux virtuoses. Le concours de violon le plus prestigieux qui soit. Une seule place. Équation fatale, surtout quand une inconnue de taille s'en mêle: les sentiments. 
Carmen a tout pour réussir et remporter le prestigieux prix Guarneri. Elle n'a pas le droit à l'échec. Seulement, Carmen a beau être violoniste  elle ne déchiffre plus la partition de sa vie. Et ce depuis que Jeremy, son rival le plus dangereux, mais aussi le plus séduisant, a croisé sa route. 
Carmen pourrait bien y perdre beaucoup plus que sa réputation de musicienne...

Pourquoi ce livre? 
J'ai toujours eu un petit faible pour les histoires mélangeant intrigue et art, telle que la musique avec Si je reste ou encore Là où j'irai, ainsi que le dessin avec Graffiti moon. Un peu comme un de mes mots clés, je ne résiste guère longtemps à une histoire qui me promet, romance sur fond de musique, et encore plus quand il s'agit de l'opportunité de toute une vie. 

Une histoire de musique mais qui ne résonne pas...
Bien que le titre et la quatrième de couverture nous promettent un moment musical, on n'apprend rien de la relation qui se noue autour de Carmen et de son violon. Il s'agit davantage de l'environnement musical que de musique au sens propre. 

Toutefois, une fois le deuil passé, l'histoire n'en reste pas moins intéressante, notamment dans les derniers chapitres, qui laissent place à une héroïne moins caractérielle et naïve. En même temps comment pourrait-il en être autrement quand on grandit à l'écart de tout, oubliant les rites de passages au moment de l'adolescence?!

En effet, Carmen nous apparaît naïve, colérique et un tantinet inexpérimentée dans l'art de nouer une relation avec des gens de son âge. Mais rien de bien étonnant, puisqu'elle vit comme une recluse, claquemurée entre un professeur de violon archiatre et une mère maniaque du contrôle. Si elle m'a souvent agacé au départ, j'ai très vite senti l'émergence d'une nouvelle jeune femme au fil de son aventure. L'évolution est donc très nette, non moins agréable. 

Comme je vous l'annonçais plus haut, l'auteur ne cherche pas à faire l'apologie de Carmen et de son violon, mais présente une jeune fille en proie au stress le plus intense, coincée entre le rêve de sa vie, à savoir gagner le Guarneri, et succomber au charme de Jeremy King, son adversaire dans ce même concours. Tout cela, sans compter sur l'engagement de sa mère dans cette situation, qui tente par tous les moyens de garder le contrôle sur la vie de sa fille, pensant faire ce qu'il y a de mieux pour elle. 

A mon avis, il aurait été davantage appréciable de pousser notre héroïne encore plus loin dans ses retranchements, afin de bien mettre l'accent sur les coulisses de ce genre de concours. Les petites choses gênantes que l'on peut être amené à faire pour se donner au maximum, la lutte de conscience, tout ce qui pourrait expliquer que seule la fin justifie les moyens. Ce détail aurait pu donner une approche différente du problème. 

Dans l'ensemble, le livre reste agréable et encore plus sur la fin de parcours, où l'on sent clairement l'évolution des personnages. D'ailleurs, la fin ouverte proposée par l'auteure, me fait me questionner quant à une éventuelle suite ?...

Publié aux Editions Hachette, Collection Black Moon, juin 2012, 314 pages, 16€


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire