lundi 9 juin 2014

Les sœurs Andreas, de Eleanor Brown




Nous retournâmes dans le giron familial parce que nous étions des ratées. Bien évidemment, aucune d’entre nous ne l’admit ainsi, ni dans un premier temps, ni vis-à-vis d’elle-même, et sûrement pas vis-à-vis de qui que ce soit d’autre. Nous prétendîmes que nous revenions à la maison parce que notre mère était malade, parce que nous avions besoin d’une pause, d’une halte momentanée avant de repartir à la poursuite du Grand But mais la vérité était que nous avions échoué, et plutôt que de le laisser voir à quiconque, nous nous inventâmes des alibis et de belles excuses, dans lesquels nous nous drapâmes comme dans une cape destinée à combattre la froide vérité. Première étape: le déni.

Trois sœurs, élevées au milieu des livres par un père excentrique, obsédé par Shakespeare au point de les avoir baptisées de prénoms d’héroïnes du célèbre dramaturge, rentrent au bercail pour s’occuper de leur mère malade. Mais qu’ont véritablement en commun l’aînée si timide et casanière, la séduisante et mystérieuse cadette, et la benjamine bohème ? Pourquoi Rose ne parvient-elle pas à abandonner sa ville natale pour rejoindre son fiancé qui a décroché un poste de professeur en Angleterre ? Pourquoi Bean a-t-elle quitté si précipitamment New York pour revenir s’installer à Barnwell, la petite ville universitaire qu’elle déteste tant ? Et pourquoi Cordy réapparaît-elle soudainement après avoir erré pendant des années, enchaînant petits boulots et aventures sans lendemain ? Au cours de ce long été qu’elles passeront toutes ensemble à Barnwell, les filles Andreas découvriront que leurs sœurs, leurs parents et leur petite ville natale pourraient leur offrir bien plus qu’elles ne croient…


Et là... c'est le drame!
Blague à part, je n'ai pris aucun plaisir avec cette lecture, qui pourtant au niveau de sa thématique, se rapprochait de mon précédent livre : "Dans la peau de Meryl Streep". 

Je ne me suis attachée à aucune des trois jeunes femmes, et encore moins à leurs tracas que j'ai trouvé mal exploités, ce qui a rendu ma lecture pénible et longue. Toutefois, je reconnais que l'aspect psychologique de chacune des trois filles, ainsi que leur éducation et de leur sphère familial, a eu l'avantage d'être bien mit en avant et de façon pertinente, d'où le rat supplémentaire (notation). Mais en dehors de cette particularité, le reste m'a laissé de glace, et mon empathie ne s'est à aucun moment déclenchée. 

Hormis la réflexion qui entoure le récit, je souligne aussi l'originalité de la plume de l'auteur, qui si elle m'a surprise et un peu déstabilisée au départ, a donné du charme au livre, une qualité pas des moindres certes, mais qui n'a pas non plus changé radicalement mon avis, puisque l'ennui a été présent malheureusement.

Pourquoi les sœurs Andreas n'ont pas gagné mon intérêt ? Leur destinée à chacune d'elle, loin de faire l'apologie des bonnes personnes je n'ai pas été convaincue par les raisons qui font que Bean escroque son employeur, ni été séduite par la cadette bohème en quête de (je ne sais toujours pas trop au final), et encore Rose, dont le rôle manquait cruellement de profondeur, l'ainée qui se veut indispensable est un peu trop commun à mon sens.

En somme, une narration hors du commun avec cette écriture du "nous" qui rassemble les pensées de ces trois sœurs, le tout avec une psychologie très bien exploitée et mise en avant de façon pertinente, mais qui n'a pas rendu ma lecture agréable compte tenu d'un manque réel d'intérêt pour le destin de ces trois femmes. 

Publié aux Editions Marabout, le 6 juin 2012, 456 pages, 19,90€


2 commentaires:

  1. Comme toi je n'avais pas adhéré ni à l'histoire globale, ni à aucune des soeurs.

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    1. Malgré leur histoire et les coups du sort, je ne les ai pas trouvé attachantes, elles sont restées trop froides en quelque sorte.

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