Les rats de bibliothèque: L'héritage des Lovegrove - Tome 1: Un souffle de givre, de Alyxandra Harvey

Des bons moments souvent captivants et parfois mal exploités.

C'est indéniable, pour moi, cette histoire a du potentiel, avec une trame bien définie et une certaine originalité. Personnellement, je ne lis que très peu de livres sur les sorcières. Pourquoi? Car elles sont souvent associées à trop d'autres personnages fantastiques tel que les loups-garous, les vampires etc... D'autres fois, le synopsis ne me donne pas envie d'en lire davantage. Ou alors, le genre ne me convient pas sur le moment (épouvante, horreur). Ainsi, mes références en matière de sortilèges et sorcellerie sont finalement minces, mais quand Chris m'a montré ce livre lors d'une balade à la Sorbonne (petit clin d'œil à notre librairie à Nice... Nostalgie), j'ai été intriguée par le titre. D'ailleurs, avant de lire la quatrième de couverture, je ne m'attendais pas à tomber sur une histoire de sorcières.

Toutefois, avant de le finir il y a plusieurs semaines (que dis-je? des mois!), ce livre était entamé depuis belle lurette, bien avant notre départ de Nice! J'ai même fait en sorte de le prendre dans mon sac à main lors du déménagement, pour qu'il ne se retrouve pas abandonné au fond d'un carton. Tout ça pour dire que malgré un manque d'engouement de ma part, le récit m'interpellait. Malheureusement, si le fond est bon, la forme quant à elle laissait parfois à désirer avec des descriptions trop légères, des liens trop faciles, et des personnages trop en retrait.

Emma Day, est une jeune fille que rien n'arrête, et qui ne cherche pas midi à quatorze heures, si elle a tendance à foncer tête baissée, elle n'en reste pas moins intelligente. En clair, c'est un personnage qui ne manque pas de cran et que j'ai apprécié tout au long de ma lecture. Quant à son curieux protecteur, Cormac, qui lui fait ressentir des sentiments contradictoires, reste lui aussi un personnage pleins de charmes. Néanmoins, je trouve dommage que d'autres comme Moïra, Fraise & Cie, ou encore ses deux cousines, Penelope et Gretchen restent trop en retrait. Même si je me doute que nous aurons l'occasion de les retrouver dans les tomes suivants, j'aime avoir des bases solides avant d'entamer la suite.

L'auteure a tendance à trop survoler certains aspects de son intrigue, jusqu'à la rendre un peu confuse par moments. Je n'ai pas toujours compris où je me trouvais dans le décor qu'elle tentait de mettre sur pied, et ce qu'elle voulait prouver.

Cependant, si je ne devais retenir qu'une seule chose de ce récit ce serait sans aucun doute l'histoire de Theodora, la mère de Emma, sa jeunesse, son amour, et les choix qu'elle prend pour sauver sa fille. Elle a été le personnage qui m'a le plus touché dans ce livre, pourtant on ne la croise pas à chaque page, mais les quelques pages qui lui sont consacrées m'ont laissé un agréable souvenir.

Le style de l'auteur est appréciable, certes il y a quelques erreurs de traduction ou plutôt une façon d'appréhender le français made in Canada (si je ne dis pas de bêtises, il me semble que les éditions ADA sont canadiennes), mais rien de bien gênant. Finalement, c'est un livre qui se lit vite, une fois que l'on a décidé de ne plus le lâcher.

Étrangement, malgré le temps que j'aurai mis pour terminer ma lecture, je reste convaincue que l'auteure possède une très bonne imagination et une bonne intrigue, parfois mal exploitée.

La suite est d'ailleurs disponible sous le titre de "Un chuchotement de mort" et qui mettra en scène une autre cousine, à savoir Gretchen, pour laquelle j'ai quelques difficultés à la voir succomber aux charmes de l'amour... Une surprise m'attend sûrement avec ce deuxième tome.

Bon dimanche, profitez-en pour faire un tas de choses que vous aimez.

Cléo

" — Theo, ce n'est pas bien d'attirer l'attention, insista son père.

Elle s'adossa impatiemment au chambranle de la porte.

— C'est juste une cape, s'exclama-t-elle, froissée. Vraiment, pourquoi ce besoin de tout dramatiser?

— Les Greymalkin sont toujours là. Tu veux être découverte?

La superstition voulait que les sœurs Greymalkin soient attirées par les couleurs vives et les gens téméraires. Theodora ne comprenait pas pourquoi elles se préoccuperaient que ses vêtements soient ternes ou qu'elle s'habille comme un paon, tant que sa magie était assez puissante pour les nourrir. Toutefois, elle savait qu'il était préférable de ne pas le demander à son père. Il se réveillait encore en hurlant au souvenir des morts qu'enfant, il avait vus par leur faute. Elle ne voulait que le narguer avec la cape, pour démontrer qu'elle était trop âgée pour se faire dire quoi porter. "