jeudi 12 juillet 2012

La mémoire fantôme, Franck Thilliez



"Pr est de retour"
Un simple message qui replonge Manon dans son cauchemar sans fin reprennant vie après plusieurs années de silence. Un cauchemar où le meurtre de sa soeur refait surface, un tueur en série qui gravite autour de son univers. Un univers morcelé, disséminé en notes éparses en guise de mémoire.  Une mémoire qui fait défaut à notre héroïne obligée de faire confiance à la technologie pour conserver un minimum de souvenirs.

Pourquoi ce livre ?
Juste une envie de lire un bon thriller, et dans ces moments-là  je peux faire confiance à Mr Thilliez pour m'emporter dans des enquêtes finement menées, avec des personnages profonds, et des intrigues où se mêlent toujours une perception des comportements déviants poignante.

Mon avis :
Comme toujours, dès les premières pages je me suis sentie comme happée par l'univers proposé par l'auteur. A chaque livre on retrouve un aspect de la psychologie humaine toujours traitée sous un angle différent et j'aime la façon particulière de la mettre en scène.
Le fait que l'action se déroule dans le Nord, notamment dans les rues de Lille n'est pas pour me déplaire. Même si le décor est en général macabre, j'aime retrouver les rues pavées du Vieux-Lille qui me sont bien familières.

Ici, nous retrouvons Lucie Hennebelle promue lieutenant à Lille que nous avions rencontrés dans "La chambre des morts", une jeune femme au profil "borderline", qui cache sous ses jolies boucles blondes une personnalité extrêmement perturbée toujours en quête de sensations fortes et morbides. Une tendance qui lui viendrait de son passé, dont les réponses pointent enfin leur nez dans cette enquête.

Une enquête menée tambour battant qui conduit Lucie sur les traces d'un tueur en série se faisant appeler "Professeur" en raison de ses énigmes mathématiques alambiquées qu'il laissent sur son sillage. Face à ce tueur une seule personne pourra aider Lucie à trouver la réponse aux différents problèmes posés, malheureusement le témoin est amnésique. En effet, Manon souffre d'une amnésie antérograde qui affecte sa capacité à fixer dans sa mémoire des nouveaux souvenirs. Pour tenter de juguler cet handicap, elle se promène muni de son N-Tech dans lequel elle retranscrit sous forme de notes et à l'aide de photos ses faits et gestes. Mais jusqu'où peut-on faire confiance à la technologie ?

Quand l'auteur décide de s'attaquer à la mémoire, à ses capacités et à ses fondements, il ne lésine pas sur les moyens, et nous offre des explications très intéressantes sur le B.A.-BA du fonctionnement cérébral. C'est une particularité que j'apprécie réellement avec cet auteur, nous en ressortant toujours avec des connaissances pertinentes qui démontre un effort de documentation très appréciable. Attention, je ne dis pas qu'il s'agit du seul écrivain à agir de la sorte, juste pour complimenter le travail fait en aval.

Néanmoins, contrairement aux précédents livres de Thilliez j'ai émis quelques points négatifs sur cette enquête, certains m'ont choqué et d'autres ont manqué d'élèments de réponse. Je vais tenter de m'expliquer sans vous raconter tout dans les grandes lignes pour ne pas gâcher votre future lecture, espérons-le.

Manon ne parvient pas à figer ses souvenirs de la vie de tous les jours, que se soit des faits, des gestes ou encore des visages. Son seul échapatoire, avoir le temps de les rentrer dans son N-Tech, ce qui laisse la porte ouverte à toutes malversations et abus divers. Concernant ses "abus divers" j'ai été choquée par certains événements, notamment celui concernant l'inspecteur Turin pour ne citer que lui. Je ne m'attendais pas à ce qu'il reste impuni et que la fin ne nous en dise pas plus concernant les conséquences de ses actes. Peut-être est-ce là une manigance de l'auteur, un fait exprès, pour mieux le retrouver par la suite dans d'autres enquêtes, mais je reconnais ne pas avoir validée certains choix d'écriture.

Voilà pour le seul bémol, qui n'a pas non plus gâché ma lecture, seulement une réaction féministe plus forte que tout.

D'ailleurs pour vous prouver que ma lecture a été palpitante, sans plus attendre je me plonge dans "Syndrôme [E]" avec empressement !

Publié aux Editions Le Passage en 2007, 420 pages
Editions Pocket en 2010, 438 pages


10/28

2 commentaires:

  1. J'avais bien aimé mais j'avais encore mieux aimé "Fractures".
    Il faudrait que je me relise un Thilliez un de ces 4, ça fait longtemps ;)

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    1. "Fractures" a été mon premier THilliez !! Mais mon préféré reste Train d'enfer pour ange rouge, saisissant !!

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