Le Roi Écorché, L'empire brisé - Tome 2, Mark Lawrence

Synopsis :

L’Empire Brisé est agité par des affrontements sans fin.
Sur le long chemin de sa quête de vengeance, l’honoré Jorg Ancrath a découvert les responsables de cette éternelle guerre, et il s’est mis en tête de les défier. Or une armée de six nations coalisées, forte de vingt mille soldats, marche sur le château de Jorg. Les bons rois savent ployer l’échine devant une défaite annoncée, ne serait-ce que pour protéger leurs sujets et leurs terres. Jorg n’est pas un bon roi.
Confronté à un ennemi bien plus puissant que lui, Jorg sait qu’il ne pourra pas l’emporter à la loyale. Mais il n’a jamais eu l’intention de jouer selon les règles.

Source : Amazon.fr

"Mon oncle Renar était responsable de la bruyère-aiguillon, de la perte de ma mère, de mon frère. Moi, je lui avais pris sa vie, son château et sa couronne, mais sa dette n'était pas réglée pour autant. Ce n'était pas un habit en fourrure qui allait la solder.

p.23,

Jorg.

La chevrette, spécialité locale des Hautes Terres, est la musique ce que les phacochères sont aux mathématiques. Un parent on ne peut plus éloigné. 

p.28,

Jorg."

Pourquoi ce livre ? 

Et bien, pour continuer les aventures de ce jeune prince Jorg Ancrath. J'avais hâte de me plonger à nouveau dans cet univers sombre peint par Mark Lawrence. J'ai donc acheté le tome 2 dès sa sortie afin de pouvoir le lire dès que je pouvais.

En quelques glissades d'une plume sur le papier... 

Que dire ? Je suis déçu, et même très déçu. Autant le tome 1 fut dans mon top Ten 2012, autant celui-là en sera des plus éloigné.

Je m'explique, l'auteur reprend l'histoire de Jorg Ancrath 4 ans après la fin du tome 1. On suit une double histoire à travers ce livre. Le temps présent, avec "Jour de Noces" et le passé, soit les quatre années qui ont conduit notre héros à être roi de Renar.

Effectivement, le présent se déroule sur une seule et même journée, Jorg est assiégé dans son château par le prince de Flêche, qui vient asseoir son autorité d'empereur. Toutefois, l'auteur veut en faire trop, beaucoup trop, Jorg possède 800 hommes l'ennemi 14 000, normal me diriez-vous. Mais, par des stratagèmes les plus excentriques les uns que les autres, il va tailler radicalement dans les rangs adversaires au mépris de ce qui est réalisable. On se retrouve dans une exagération pompeuse du début à la fin de la bataille, qui représente quand même près du tiers, voire de la moitié, du livre.

Quant au chemin passé et bien, on suit Jorg qui veut créer des alliances, retrouver des membres de sa famille, combattre Sagien, ce nécromant particulier, on apprend que le Roi Mort veut Jorg, pourquoi ? Qui est-il ? Qu'est-il ? Et bien nous n'aurons pas la réponse dans cet opus. Pratique... Bref, nous suivons donc avec peine les pérégrinations du roi Jorg dans ses propres divagations. Je ne saurai même pas par où commencer.

Ensuit, une partie de la vie de Katherine nous est conté, la bien aimée de Jorg qui épouse l'ennemi, à travers un journal. Quelle importance pour le récit ? Pas des masses, à part nous couper dans notre élan. Nous suivons Jorg jusque dans le Heimrift, où il affronte un mage du feu car Gog, le petit Leucrota qu'il a adopté, tente involontairement de le griller vif pendant son sommeil, doit apprendre à dominer son pouvoir. Sauf que Jorg perd Gog et tue le mage, c'est bien pour l'aventure qui prend un quart du livre et qui au final n'amène à rien...

On retrouve bien évidemment les Frères, tous des tueurs ayant une spécificité dans l'art de manier une arme. On retrouve également les petites explications sur eux, au début de différent chapitre, nous permettant d'en savoir un peu plus sur cette bande de loufoques. Makin est toujours présent, en fier ami et protecteur.

L'auteur nous emmène plus loin sur le monde des Bâtisseurs, ce peuple qui a vécu 1000 ans auparavant soit notre civilisation. Il nous apporte des explications grâce à un écho d'un homme qui s'est suicidé, mais dont les machines ont gardé une empreinte, une trace, et qui se dévoile à Jorg comme un fantôme. L'auteur nous amène à une critique de la civilisation actuelle et de la science qu'elle engendre. Les pouvoirs des gens, comme les mage du feu ou les nécromants est expliquer p.360, par une modification des constantes universelles qui dominent dans l'univers. L'Homme a trouvé la physique quantique (explication du chat de Schrödinger) et s'en est servi pour modifier à son avantage la matière, mais ça n'a pas fonctionné comme il l'aurait voulu.

Les défauts sont nombreux dans ce tome, j'ai par exemple été surpris qu'une introduction de chapitre se retrouve collée au dernier paragraphe du précédent chapitre... Comme quoi la relecture s'est évaporée (p.147) entre temps. Je suis surtout déçu que l'auteur est voulu trop en faire, mettre des quantités d'informations toutes plus importantes les unes que les autres pour au final ne donner rien de bien. Tout se mélange sans pour autant donner une soupe excellente.

Par rapport au tome 1 je suis tombé de Charybde en Scylla, l'un fut un coup de cœur magistral tandis que l'autre ne vaut pas la peine d'être un souvenir...

Après quelques semaines d'absence je suis de retour ! Je vous ai manqué ? 


Publié aux Éditions Bragelonne, Grand format, 450 pages, 25 janvier 2013, 21€