mardi 17 novembre 2015

La contre-heure, de Sébastien Hoët




C'était vraiment curieux ces gens qui allaient au bout du monde à la rencontre de visages auxquels ils n'adresseraient pas la parole au retour. Les mêmes qui faisaient cours à leur ordinateur en classe plutôt qu'aux élèves. Il allait quant à lui s'ensevelir dans sa maison, dormir une bonne partie du jour, commencer à écrire un roman peut-être. Il voulait l'écrire pour quelqu'un, il voulait écrire qu'il s'était trompé, que l'être humain est souvent bon, que l'époque n'est pas si médiocre, que les femmes aiment encore les hommes, que nos enfants nous prolongent et nous sauvent. Il croisa le regard d'Esther et son sourire.







Gilles est professeur de philosophie dans un lycée. Il est séduisant, brillant, un brin iconoclaste, témoin halluciné de la médiocrité moderne. Ce jour de rentrée commence bien mal puisque Victoire, une élève de première, s’est défenestrée du troisième étage du lycée. Une nouvelle année de débâcle dans les couloirs de l’Éducation nationale ? Une jeune femme aux yeux verts y apparaît pourtant, qui pourrait changer le monde.

Je ne dois avoir l'esprit assez fin pour apprécier.

La plume est incomparable, le ton bien senti et sarcastique, le personnage central ne mâche pas ses mots pour décrire le monde qui l'entoure, et l'histoire est hors du commun. Malgré l'originalité de ce livre qui en fait un récit à part, je n'ai pas accroché. J'ai longtemps cru que je finirai par m'habituer au monde du personnage, à sa sensibilité étrange, au regard qu'il jette sur son entourage, sur ses élèves, à ses mœurs légères quant aux femmes, mais plus j'avançais dans l'histoire, plus elle me perdait. Pour finir sur les derniers mots, sur une fin qui m'a laissé de marbre, à côté, sans avoir compris finalement le but de ma lecture. 

Ai-je aimé? Ai-je détesté? 
Je répondrais non aux deux questions. Car si le roman ne m'a pas conquise, il m'a quand même fait de l'effet dans le sens où j'ai trouvé sa vision des choses assez justes, je me suis même retrouvée dans certaines de ses pensées vis-à-vis de ses élèves. Malheureusement, la philosophie du livre m'a échappé, tout comme sa portée et son but. 

La localité de l'action, Lille chère à mon cœur, et la scène d'entrée en matière, m'ont laissé envisager que je pourrais apprécier le premier livre de cet auteur qui m'était alors inconnu. 
J'ai fait fausse route...
Dommage pour moi. 

L'auteur commence pourtant avec une scène choc, le suicide d'une jeune élève dans le lycée où travaille Gilles, professeur de philosophie. Je m'attendais du coup à une thématique davantage axée autour du suicide, du mal être des élèves, de la relation professeur/élève... Finalement l'action se consacre davantage à ce professeur désabusé par la vie, qui va se poser beaucoup de questions existentielles après le suicide de Victoire. 

Comme je l'ai lu dans d'autres chroniques, je ne m'attendais pas à tomber sur ce genre de récit. Comme quoi certains synopsis peuvent être trompeurs. 

En tout cas, je remercie les Editions Kero pour la découverte, car elle n'en reste pas moins une


Editions: Kero
Date de publication: 31 août 2015
Nombre de pages: 216 pages
Prix: 15,90€

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