dimanche 8 juin 2014

Les opéras de l'espace, de Laurent Genefort




_ En quoi croyez-vous, dans ce cas?
_ Une question à laquelle je serais bien embarrassé de répondre, mais qui m'éclaire sur vous. On ne m'a jamais appris à croire qu'en moi, qui était, je crois, une personne de trop. La suite des évènements m'a détrompé en me ravalant au rang du commun des mortels. A vous, je peux vous le dire: j'ai appris la faiblesse, le vertige et la peur de mourir... et c'est depuis peu que je vous suis devenu à jamais incompréhensible.








Axelkahn est un ténor hors du commun, presque un dieu vivant. Ses interprétations des airs d’opéras les plus périlleux sont des instants volés à l’éternité. Tout cela grâce aux biopuces que lui ont implantées les mystérieux Yuweh. Jusqu’au jour où ces greffes tombent en panne, renvoyant Axelkahn à sa condition de simple mortel. Il ne lui reste plus qu’à tenter de retrouver un Yuweh, dont la légende raconte qu’il aurait disparu au cœur des Bulbes Griffith, gigantesque artefact spatial composé de stations reliées entre elles par des filins créant une inextricable toile d’araignée. Il forme donc une troupe de théâtre aussi hétéroclite qu’attachante et se lance en quête d’une hypothétique guérison.

De l’aventure, la description d’un monde hors du commun et… du théâtre ! Rarement space opera n’aura si bien porté son nom.

Moi qui ne suis pas très fana de SF, pour dire, c'est le premier roman du genre que je lisais! Non pas par peur d'être déçu, mais parce que cet univers ne m'attire tout simplement pas, un peu trop éloigné de mes sentiers battus. Bref, j'ai beaucoup apprécié cette petite histoire.

L'auteur nous emmène suivre la décadence d'un chanteur d'opéra qui finit par fonder une petite troupe de théâtre. Axelkahn se voit contraint d'abandonner son train de vie lorsque sa voie qui a été créée artificielement par une autre espèce s'éteint. S'ensuit alors la recherche tacite de ces individus hors du commun dont un serait resté proche de l'habitat de notre chanteur. Nous pouvons assister à toutes les étapes de la construction de la troupe, lorsque le personnage principal se rend dans une zone reculée de l'espace jusqu'au but de sa mission. 

Cette histoire a plus une vocation psychologique sur la volonté et la survie. Effectivement, nous suivons les acteurs qui se transportent de villes en villes, non pas par un quelconque procédé de téléportation, mais sur une espèce de train soutenu par un câble.

La délicatesse de l'histoire nous emmène sans ennui à poursuivre notre lecture par le périple des acteurs et nous raconte ainsi une belle petite histoire que je recommanderai à n'importe qui souhaitant s'isoler et vagabonder.

Les seuls points négatifs de l'histoire qui n'en sont pas directement car il provient de la traduction sont l'inversion de certains noms de personnages (Truc parle à la place de machin) et des fautes redondantes. 

Un très beau récit à découvrir au plus vite.


Paru aux Éditions Gallimard, Folio SF, 415 pages, 7.99€, 27 février 2014

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