lundi 10 septembre 2012

Le livre perdu des sortilèges - Tome 2: L'École de la Nuit, Deborah Harkness


Synopsis : 

Diana Bishop, jeune historienne héritière d'une puissante lignée de sorcières, et le vampire Matthew Clairmont ont brisé le pacte qui leur interdisait de s'aimer. Quand Diana a découvert l'Ashmole 782, un manuscrit alchimique, à la bibliothèque d'Oxford, elle a déclenché un conflit millénaire. La paix fragile entre les vampires, les sorcières, les démons et les humains est désormais menacée. 
Déterminés à percer le mystère du manuscrit perdu, et tentant d'échapper à leurs ennemis, Diana et Matthew ont fui à Londres... en 1590. Un monde d'espions et de subterfuges, qui les plonge dans les arcanes du passé de Matthew et les confronte aux pouvoirs de Diana. 
Et à l'inquiétante École de la Nuit. 






"Mais assez de ces sombres affaires. Vous devez vous protéger vous aussi, et espérez qu'ils auront un avenir lumineux. Cela fait deux jours que je vous ai rappelé que vous possédez mon coeur. J'aimerai pouvoir le faire à chaque instant afin que vous ne l'oubliiez pas plus que le nom de l'homme qui chérit le vôtre pour l'éternité. Philippos."
Lettre de Philippe à Ysabeau,
p. 199


Pourquoi ce livre ? 
Cette lecture s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec Orbit France qui suite avec ma chronique sur le tome 1 (chronique ici) m'a proposé de découvrir la suite des aventures de Diana et de son vampire. J'en profite par la même occasion pour remercier la maison d'Édition Orbit de cet envoi.

Abracadabrantesque et dissertation !

"Palpitant, trépidant et envoutant"

Ce second opus sonne le glas de l'émerveillement, en reprenant exactement la suite du Livre perdu des sortilèges et nous emmène dans un Londres en plein cœur du XVIe siècle.
Le plaisir est directement au rendez-vous, nous retrouvons tout ce qui a fait du premier livre un immense coup de cœur et pour cause. L'auteure nous régale de détails et, nous emmène au XVIe siècle comme si nous avions toujours vécus aux côtés de la reine Élisabeth Ie.

La ville ainsi que les célèbres personnages de l'époque, tels Christopher Marlowe ou Shakespear sont également présents et nous entraîne dans leur miasme. L'écriture nous envoute et nous porte dans une histoire où il fait bon vivre et lire.

Nous suivons encore et encore les pérégrinations de Diana Bishop, sorcière de son état, à la recherche d'un mage qui pourrait lui fournir un apprentissage mais, cette quête est pleine de difficulté. En effet, au XVIe siècle sévit déjà la chasse au sorcière et personne ne voudrait aider quelqu'un avec la promesse du bucher... Bref, Diana tente tant bien que mal de comprendre le système élisabethéen, d'y vivre, d'y survivre en prenant l'intonation et les manières. Elle doit en plus apprendre à se tenir aux côtés des personnages les plus prestigieux.

Le voyage se fait par divers pays, commençant à Londres où nous changeons de pays pour aller en France auprès de Philippe de Clermont, le père de Matthew qui nous montre l'envers du décors de cette fraternité à cette époque. Le personnage énigmatique remplit à lui seul le livre avec ses secrets et son comportement et nous transporte à son gré dans les tourments que subissent la famille.

Les problèmes s'accumulent mais le bonheur demeure entre les tourtereaux bien que difficile à vivre. Ne vous inquiétez pas, bon nombres de questions obtiennent leurs réponses (parfois plusieurs). En effet, l'auteure nous livre au compte goutte des informations cruciales qui nous manquaient et nous permettant alors de nous délecter à chaque page de nouvelles diatribes forts sympathiques.

L'auteure nous donne également des leçons de théologie, de latin, de grecque et de français et que sais-je encore... Il y a de l'ancien français qui se mélange aux autres langues et ce pour le plaisir des yeux et de la connaissance. Les livres de Déborah Harkness sont basés sur la notion d'offrir aux autres un savoir qu'elle chérit et souhaite transmettre, ses recherches apportent à ses livres une dimension tellement profonde qu'ils méritent d'être placés au sommet de nos bibliothèque afin que nous nous rappelions combien ces romans nous ont atteint.

Qu'en est-il du reste ? De l'histoire ? Et bien je vous dirai, si vous voulez le savoir, qu'il faut lire le livre, il y a trop de choses à en dire mais pas assez sans quoi nous dévoilerions trop de données. Effectivement, la chronique est assez difficile à faire sans révéler toutes choses et priver le lecteur de la beauté de ce récit.

Toutefois, je pense que la taille de police n'est pas adaptée, effectivement, il y a tellement d'informations renfermées dans ce manuscrit qu'il aurait fallu, à mon sens, étendre un peu le nombre de pages afin de simplifier l'assimilation. Non pas rallonger le récit mais aérer le livre par une écriture un rien plus grosse et des marges plus importantes.

Il y a plusieurs moments que je souhaitais partager, certains passages touchant, je vous éviterai ceux où l'auteure met une claque au système de l'édition qui pour elle est trop sélectif sur la quantité et pas sur la qualité. Le passage est marrant et je ne m'attendais pas à le trouver, ceux que je vais vous livrer sont pour moi importants.

Je suis planétologue alors ce passage m'a vraiment plu :

"Dans l'obscurité piquetée des flammes des bougies de cette nuit de Noël, je sentis la calme force de l'amour que nous partagions avec une autre créature. Je n'étais plus une météorite solitaire qui filait dans l'espace et le temps : je faisais partie d'un système planétaire complexe. Je devais apprendre à conserver mon centre de gravité tout en étant attirée d'un coté et de l'autre par des corps célestes plus vastes et puissants que moi. Sinon, Matthew, les Clermont, notre  enfant - et la Congrégation - pourraient me faire quitter mon orbite."
Diana,
p. 212

"Car mes ennemis parlent de moi,
Et ceux qui guettent ma vie se consultent entre eux
Disant : Dieu l'abandonne ;
Poursuivez, saisissez-le ;
Il n'y a personne pour le délivrer."
Vers de Diana dans son journal,
p.229

Ce qui m'a plu dans cet ouvrage est le savoir qu'on nous transmet. L'auteure emploie des termes et des expressions d'autres langues, d'autres époques. Elle nous apporte également des données historique que ce soit sur le contexte ou les livres qui y ont été écrit. Les dialogues sont maniés comme au XVIe siècle avec cette volonté implacable de nous faire vivre à cette époque sans placer des anachronismes de langues. 

Je ne suis pas très romance je dois l'avouer car c'est un genre que je n'apprécie pas. Ici, les émotions entre les deux protagonistes principaux sont admirablement bien maniées afin de nous faire vivre leur quotidien et leur histoire.

Il est temps de conclure, ce livre est comme son prédécesseur un vrai coup de cœur et une vraie merveille de lecture. Je le recommande vivement !!!

Bonne lecture !

Paru aux Édition Orbit France, 12 septembre 2012, 552 pages, 19,90€

2 commentaires:

  1. Normalement je vais l'acheter lundi, j'ai hâte de m'y plonger ! Dans le premier tome j'ai beaucoup apprécié les savoirs que l'auteure nous faisait partager, ici, il y a l'air d'y en avoir plus, quel plaisir !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a de quoi faire de ce côté. L'auteure nous régale encore de son vaste savoir et nous amènerait presque à penser qu'on vit au XVIe siècle.

      Supprimer