samedi 18 juillet 2015

La patience du diable, de Maxime Chattam



" Lorsque l'homme ne comprend pas les actes du Seigneur, il lui arrive parfois de transformer son amour en haine, et c'est alors que le démon apparaît pour chuchoter les mots venimeux. Ceux qui croient en Dieu pour obtenir des réponses sont les plus fragiles car ils convertissent facilement leur dévotion en rancœur. La religion n'est pas une béquille extérieure, c'est une ferveur intérieure. Le démon se niche bien souvent dans ce malentendu."



Le Mal peut-il contaminer ceux qui le traquent ? Un go-fast pris en flag qui transporte bien pire que de la drogue… Deux ados qui tirent sur les passagers d’un TGV lancé à pleine vitesse… Des gens ordinaires découverts morts… de terreur. Le Diable mène le bal, le monde est devenu fou. Lieutenant à la Section de Recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Rien ne pourra l’empêcher de remonter la piste à sa source. Aux racines de la peur. 
Après La Conjuration primitive, Maxime Chattam, dans ce thriller d’une maîtrise glaçante, sème plus que jamais le doute. 
Une plongée au cœur du Mal et du gore...

Ma première rencontre avec cet auteur remonte maintenant à ma deuxième année de fac quand Vincent, un ami, m'avait alors guidé dans la Fnac sur les traces de ses meilleurs bouquins en me lançant simplement un " Tiens, tu devrais aimer cet auteur, et en plus il est de chez nous! ". Ainsi, jouant sur un patriotisme régional littéraire encore méconnu,  j'ai saisi ce qui allait être mon premier frisson en terme de thriller à la française avec "In tenebris", que j'ai dévoré quelques temps plus tard, alors que je me trouvais en plein road trip en Irlande. Autant vous dire que mon exemplaire est ressorti de ces vacances dans un état lamentable, mais le frisson a été garanti! 

Depuis, je suis toujours restée à l'affût de la moindre actu concernant cet auteur, même quand il a cherché à s'étendre vers d'autres horizons, notamment avec "Autre-monde" que j'ai fini par abandonner après le troisième tome, faute de correspondre à ce que j'aime le plus chez cet auteur: me coller la frousse!
Toutefois, n'allez pas penser que cette série est mauvaise, loin de là! 

Maxime Chattam, je le préfère quand il parle du mal, du diable, et de cette société qui nous contrôle jusque dans nos plus secrètes intimités, même quand nous pensons passer à travers les mailles du filet. Pour moi Chattam est comme un mot que l'on murmure dans le creux d'une oreille à nous donner des frissons, un mot qui résonne contre les murs décrépis d'un puits sans fond, le sifflement du vent avant la tempête. Bref, la peur à vous glacer le sang. 

Malheureusement, cette peur, ce frisson légendaire n'a pas occupé la même place dans cet ouvrage. Bien qu'intéressant, "La patience du diable" offre davantage de gore que de scènes suggérées qui laissent imaginer pire que ce qu'il en est vraiment. Ici, l'auteur a mis l'accent sur des scènes de crimes inimaginables, (je ne sais pas si la grossesse - à l'époque - m'a rendue plus farouches), avec lesquelles j'ai eu des difficultés pour continuer ma lecture, tant certaines descriptions de modes opératoire sont juste horribles... Notamment, je repense à cette caravane... Bref!

J'ai été contente de retrouver l'équipe du précédent ouvrage, à savoir Ludivine, Seignon, Mikelis (je vous renvoie à ma chronique sur "La conjuration primitive"), et j'espérais même ou plutôt, j'attendais de pied ferme, l'arrivée d'un tout autre personnage, mais en vain. Le retour du très célèbre inspecteur sera pour une prochaine sans doute, n'est-ce pas Mr Chattam?!

Cela dit j'ai plus ou moins ma petite idée sur un éventuel retour de Joshua Broling, mais je la garde top secret au cas où l'auteur me la piquerait.

Au niveau de l'enquête je dirai que les soupçons étaient trop évidents et que j'avais ma petite idée sur l'identité du diable qui maniait ses pantins en coulisse. J'ai même (Ô! grand Dieu) levé les yeux au ciel quand Ludivine s'est jetée tête la première dans ce que j'avais compris être un traquenard évident. Mais, il n'en reste pas moins que ce livre est très appréciable, même si je n'ai pas lu le meilleur de l'auteur ici. 

[Petite parenthèse hors thème, mais pas tant que ça...]
Si vous êtes un ou une "Chattam Novice", et que vous souhaitez découvrir cet auteur et si je peux me permettre d'orienter vos lectures, lisez en premier lieu "Les arcanes du chaos", puis la trilogie du mal avec dans l'ordre "L'âme du mal", "In ténébris" et "Maléfices" et enfin "La théorie Gaïa". Voici mon top 3 parmi les œuvres de ce brillant auteur français que l'on a peut-être trop tendance à comparer à Stephen King, alors qu'il opère (toujours selon moi), dans un tout autre genre.   

Pour en revenir au cœur du sujet, à savoir "La patience du diable", j'ai trouvé la thématique selon laquelle le mal se répand comme une épidémie très intéressante, avec une scène d'introduction percutante, et des crimes parfois gores, et très violents. 

Voilà, vous le saurez, je préfère la plume de Maxime Chattam quand elle trempe dans l'encrier du frisson que du fantastique, donc pour moi ce livre remplit tous les termes du contrat, même si j'ai ressenti un léger manque en fin de parcours par rapport à ce que j'ai déjà lu de cet auteur. 

Publié aux Editions Albin Michel, le 28 mai 2014, 500 pages, 22,90€




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